SCIENCES ET VIE 🔵 Le mystère des oiseaux qui mangent des excréments intrigue les scientifiques

Les milliers d’espèces d’oiseaux sauvages et domestiques dans le monde font partie des animaux les plus étudiés. Ils n’ont plus beaucoup de secrets à cacher aux yeux des chercheurs. Un mystère intrigue cependant toujours les biologistes. Il s’agit de l’alimentation des oiseaux.

Plus précisément, les oiseaux ont un appétit bien particulier pour les excréments. De nombreux oiseaux n’hésitent pas à engloutir les fientes de leur espèce et d’espèces différentes ainsi que les crottes d’autres animaux.

Les excréments de chien, de chat, de vache, de puma, de baleine, de phoque et bien d’autres font partie de leur régime quotidien. Quelles sont les conséquences de ce comportement chez les oiseaux ? Pourquoi le font-ils ?

Une équipe de chercheurs menée par la microbiologiste environnementale Alice Dunbar de l’université d’Australie du Sud a donc voulu répondre à ces questions. Leur étude a été publiée dans la revue Biological Reviews.

Les oiseaux sauvages consomment régulièrement des excréments depuis des millions d’années

La coprophagie est le nom donné au comportement qui consiste à manger des matières fécales. Tandis que la coprophagie peut être le symptôme d’un trouble ou d’une déficience chez certains animaux comme le chien, ce comportement peut être parfaitement normal chez d’autres espèces.

Ainsi, on sait déjà que des mammifères, des insectes et des oiseaux domestiques comme les perroquets ont recours à la coprophagie. Ce comportement n’est cependant pas encore aussi documenté chez les oiseaux sauvages.

Les oiseaux sauvages vivent depuis des millions d’années sur tous les continents de la planète. La consommation d’excréments serait, entre autres, ce qui leur a permis d’avoir une telle résilience et une santé solide.

Maintien de la santé intestinale, apport en nutriments : les bénéfices de la coprophagie aviaire

L’étude des chercheurs d’Australie du Sud suggère que les oiseaux mangent des fientes et des crottes afin de rééquilibrer les bonnes bactéries dans leur intestin. La coprophagie aurait les trois impacts suivants sur la santé digestive des oiseaux sauvages :

• L’établissement du microbiote intestinal des jeunes espèces nidifuges (les espèces dont les petits sont capables de se déplacer comme les adultes dès la naissance ou après les premiers jours) ;
• L’adaptation du microbiote à des environnements et à des régimes alimentaires qui changent ;
• La contribution directe ou indirecte aux besoins nutritionnels et énergétiques.

En plus de maintenir leur santé intestinale, les oiseaux mangeraient aussi des excréments pour obtenir des nutriments absents de leur alimentation habituelle.

Par exemple, le bec-croisé d’Hispaniola qui vit à Haïti et en République dominicaine se nourrit de crottes de loutres de rivière. Cela lui permet d’ingérer des os non digérés qui sont riches en calcium.

Quant au Pétrel géant de l’hémisphère Sud, les crottes de phoque sont une source de nourriture à haute teneur énergétique bien pratique pour se nourrir après de longues périodes de jeûne lorsqu’il faut couver les œufs dans le nid.

Les parents oiseaux dévorent aussi les crottes de leur progéniture

En 2023, une autre étude a aussi découvert que l’autruche commune nourrit ses petits avec ses propres excréments. Les crottes accélèrent le développement du microbiome intestinal des nouveau-nés.

Les parents de certaines espèces ont aussi l’habitude de manger les excréments de leur progéniture. Ce comportement se retrouve notamment chez les corneilles d’Amérique, les merles, les drongos, les geais des broussailles de Floride, les oiseaux moqueurs ou encore les bulbuls.

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when one of these baby birds defecates, they point their anus toward the parent so that the parent can grab it from behind to eat, or be flown out to keep the nest clean. When baby birds are very young, their digestive systems are too weak to digest much of what they eat. So their feces store a lot of undigested nutrients. In essence, by defecating, they make a healthy snack for their mother. However, as baby birds get older, the bacteria in their guts get stronger, so the parents stop eating their chicks’ feces. #babyrobins #birdnest #birdfeeding #babybird #nest #birdlife #birdvideography #birdwatching #nature #birdwildlife #birdnature #wildlife #birdoftiktok #birdslove #birdlover #birds #bird #duniaburung #pecintaburung #burung

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Nous ne savons cependant pas encore avec certitude si les parents font ça pour garder le nid propre ou récupérer des nutriments et des bonnes bactéries. C’est en tout cas ce que suggère une étude publiée en 2020 au sujet du babax géant (Pterorhinus waddelli).

Les sacs fécaux des nouveau-nés de cette espèce sont riches en bacillota, des bonnes bactéries qui composent la flore intestinale de nombreuses espèces d’oiseaux.

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Nature’s Recycling: the poop of the baby bird was eaten by the mother bird. Sooty-headed Bulbul #BabyBird #BirdFeeding #ParentalDedication #FeedingCycle #NutritionCircle #NaturesEfficiency #WasteNotWantNot #NestlingDiet #FoodChainSecrets #SustainableParenting

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Alice Dunbar et ses collègues concluent donc qu’il est important d’étudier les oiseaux sauvages afin de valider toutes ces théories sur la coprophagie aviaire. « De futures études comportementales combinées à des approches métagénomiques sont nécessaires pour mieux comprendre la fonction de ce comportement mal compris », déclarent-ils.

Source : Biological Reviews