SCIENCES ET VIE 🔵 Erosion côtière : quelles solutions apporter pour faire face à ce phénomène inéluctable en Nouvelle Aquitaine
L’érosion côtière à Lacanau pourrait menacer 49 000 emplois directs dédiés à l’activité touristique littorale.
Erosion côtière, où la nature reprend ses droits sous le coup du changement climatique
Selon la définition donnée par un document du Préfet du Finistère, une érosion littorale est “un phénomène naturel, issu de la combinaison de l’érosion marine et l’érosion continentale (dégradation du relief) conduisant au recul du trait de côte et accentué par le changement climatique”.
Aujourd’hui, ce recul du trait de côte s’accélère pour plusieurs raisons :
- l’élévation progressive du niveau des océans
- l’effet des aménagements anthropiques
- l’intensité des évènements météorologiques.
Très surveillé et progressif, l’érosion est un phénomène inéluctable. A certains endroits, il peut connaître des évolutions brutales et des épisodes intenses.
L’inégalité face au risque de l’érosion côtière
Les communes sont donc soumises à un traitement particulièrement inégal en ce qui concerne les érosions côtières, notamment celle de Lacanau dans le Médoc, qui est l’une des plus violemment touchées. Pour l’occasion, un colloque s’est tenu en Gironde mercredi 27 mars pour se pencher sur ce phénomène.
Actuellement, des chantiers de consolidation et de renaturation ont lieu à Lacanau avec tous les désagréments auditifs et esthétiques qui vont avec. “Alors oui, il y a le bruit des tractopelles, ce n’est pas agréable, mais c’est important de protéger cet endroit”, témoigne une riveraine pour France 3 Aquitaine.
Relocalisation et débétonisation
Le maire de Lacanau, Laurent Peyrondet, semble plus que jamais conscient de l’étendue des travaux qui vont saturer sa commune du sud-ouest de la France. “Il va falloir relocaliser les postes de secours, les parkings du front de mer et la Maison de la glisse”.
Outre la relocalisation des infrastructures qui font la renommée de la station balnéaire, on peut également parler de “renaturation” “ […] des espaces renaturés en désimperméabilisant les sols pour rendre à la nature ce qu’elle n’aurait jamais dû quitter” et en “débétonnisant” certaines zones du front de mer : “On commence à enlever les pavés de béton, pour ensuite remettre en sable et créer des espaces capables d’absorber les eaux” a expliqué le maire à France Bleu.
Ces aménagements ont bien évidemment un coût : selon Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, “près de 60 millions d’euros ont été consacrés par la région à ce budget, dont treize millions de crédits européens […] le coût total de l’inaction face au recul du trait de côte : entre 8 et 17 milliards d’euros à l’horizon 2050. Donc anticipons !”
Anticiper, le maître mot pour sauver les maisons et les campings, menacés par la conquête inéluctable des eaux sur la côte de Nouvelle-Aquitaine.
Sources : France 3 Nouvelle Aquitaine, France Bleu