RUGBYRAMA 🔵 Son adversaire le plus redoutable, son meilleur match… May rembobine sa carrière internationale
L’actuel ailier de Soyaux-Angoulême Jonny May (34 ans) est revenu pour nous sur sa carrière internationale (78 sélections). De son adversaire le plus fort à son coéquipier le plus talentueux en passant par son match le plus abouti, le finisseur anglais (118 essais marqués dans sa carrière) se souvient de ses meilleurs moments.
Quel est le meilleur match auquel vous avez participé ? Celui où vous vous êtes senti le plus fort.
J’ai eu de la chance de prendre part Ă de nombreux grands matchs dans ma carrière, des matchs au plus haut niveau, avec l’Angleterre notamment. Pour parler collectivement, je crois que le match oĂą j’étais sur le terrain et oĂą je nous ai trouvĂ©s Ă notre meilleur niveau, c’était contre l’Irlande lors du Tournoi des 6 Nations 2019 Ă l’Aviva Stadium (32-20). On rĂ©alise un match magnifique dans un stade oĂą il n’est pas simple de gagner. Ă€ titre individuel aussi, je garde un très bon souvenir de ce match [il avait marquĂ© dès la première minute].
Quid du match incroyable contre la Nouvelle-Zélande en demi-finale de la Coupe du monde 2019, qui fait partie des plus beaux matchs de cette dernière décennie…
Il fait partie des tout meilleurs aussi effectivement c’est vrai ! Le niveau de jeu était assez dingue, c’est devenu un match iconique, historique même. Je me souviens avoir fait un match moyen d’ailleurs ce jour-là . Pour l’anecdote, la semaine précédente, on élimine l’Australie en quart de finale (40-16) et je marque un doublé. Dans les deux dernières minutes du match, je sens une grosse pointe à l’ischio-jambier. Contre les All Blacks, je joue donc blessé et, vu le niveau du match, je ne vous cache pas que c’était très dur ! Je sors d’ailleurs juste après la mi-temps (44e) en boitant mais j’ai quand même joué la finale contre l’Afrique du Sud (perdue 12-32).
Vous avez inscrit près de 120 essais dans votre carrière, quel est le plus beau à vos yeux ?
C’est assez facile Ă choisir pour moi. Il s’agit de mon tout premier sous le maillot anglais. Il reste mon prĂ©fĂ©rĂ© parce qu’il y a tout dans cet essai. Le symbole du fait que ce soit le premier Ă©videmment, puis l’adversaire aussi, puisque c’est quand mĂŞme face Ă la Nouvelle-ZĂ©lande Ă Twickenham face Ă IsraĂ«l Dagg notamment. L’essai en lui-mĂŞme est, je trouve, plutĂ´t fou. J’ai inscrit quelques beaux essais mais celui-ci reste mon prĂ©fĂ©rĂ© sans aucun doute.
Quel est l’adversaire le plus fort que vous ayez affronté, parmi tous les ailiers de la planète ?
Difficile celle-là … Il y en a eu quelques-uns, des très bons ailiers (rires). Je pourrais citer Ches’ (Kolbe) bien sĂ»r. Il a des appuis inhumains en plus d’être physiquement impressionnant. C’est un joueur très complet. Comme George North aussi, que j’ai affrontĂ© plusieurs fois contre le pays de Galles, il est puissant et rapide. Après d’autres joueurs comme James Lowe, mĂŞme si c’est sur l’autre aile, ou Damian Penaud sont d’excellents attaquants. Les deux derniers se sont vraiment amĂ©liorĂ©s ces trois, quatre dernières annĂ©es. Ils font partie du gratin mondial maintenant. Ils Ă©taient dĂ©jĂ bons Ă la Coupe du monde 2019 mais ce qu’on a vu d’eux au Mondial en France montre clairement leurs progressions. Mais parmi tous ceux que j’ai eu la chance d’affronter, je pense que je vais dire le NĂ©o-zĂ©landais Rieko Ioane. Puissant, rapide, technique.. Ouais, c’est sĂ»rement celui qui m’a le plus impressionnĂ© et fait mal. Pfiou.. Quel joueur ! Dans un style diffĂ©rent, il y a aussi (il rĂ©flĂ©chit)…
Oui ?
Quand j’étais quasiment encore un enfant, 19 ans environ, j’ai souvenir d’avoir affronté le grand frère de Manu (Tuilagi)… (il réfléchit) Alessana ? C’est ça ! Wow, là c’était comme courir et foncer sur une voiture (rires). Dingue.
Et parmi tous vos coéquipiers, lequel, selon vous, a le plus de talent ?
Encore une question compliquée vu tous les grands joueurs que j’ai eu la chance de côtoyer mais je vais dire quand même George Ford. Déjà , c’est un de mes meilleurs amis, mais je trouve que c’est celui qui a le plus de talent. Mais encore une fois, des mecs comme Owen (Farrell), Danny (Care), Henry (Slade), Manu (Tuilagi) existent… La liste est longue !
Avez-vous des regrets de ne jamais avoir été sélectionné avec les Lions ?
Des regrets non, ce n’est pas le mot. De la déception en revanche, oui beaucoup. J’ai l’impression d’avoir donné tout ce que j’ai pu et je n’ai pas été sélectionné. Je ne pouvais pas me sélectionner moi-même. J’ai juste le sentiment d’avoir fait mon maximum sans avoir été pris. C’est comme ça, ce n’est pas de chance.
Quels sont vos meilleurs souvenirs après un match ?
Pour l’homme que je suis, c’est sans doute les deux fois où mon bébé, Jackson, m’a rejoint sur le terrain lors mes derniers matchs avec l’Angleterre, face aux Fidji à la Coupe du monde, et avec Gloucester. Je trouve que c’est vraiment très puissant comme émotion. Il y a aussi les fois où Kate Middleton, Daniel Craig ou encore le Prince Harry sont venus après nos matchs dans le vestiaire à Twickenham. C’étaient des moments incroyables aussi.