RUGBYRAMA 🔵 L’Ă©dito du vendredi – Du « Toulouse » dans le texte – Shango Media
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RUGBYRAMA 🔵 L’Ă©dito du vendredi – Du « Toulouse » dans le texte

RUGBYRAMA 🔵 L’Ă©dito du vendredi – Du « Toulouse » dans le texte

Ugo Mola est un garçon intelligent, pour le moins. Qu’on l’apprĂ©cie, ou non, qu’on le bade ou pas, il serait malhonnĂŞte de prĂ©texter le contraire. Il est intelligent et toujours Ă©clairant, quand il s’exprime en longueur dans un mĂ©dia – ce qui n’est pas si courant. Il le fait ici et comme souvent, presque toujours, on le lit avec passion.

Mola donne un peu sur sa méthode et, surtout, il donne beaucoup sur sa philosophie. De vie, d’abord, tournée sur les affaires dramatiques de l’été. Puis sa philo du rugby. « Disruptifs et adaptatifs », c’est ce qu’il nous dit, au détour d’une réponse sur les leviers qui peuvent encore pousser son équipe à vouloir gagner. Cela colle bien à l’homme, à ses idées avec lesquelles il a pu parfois tomber, comme à Brive, et avec lesquelles il gagne désormais à Toulouse, beaucoup, ce qui donne à réfléchir sur l’absolu d’une méthode et sa dépendance aux moyens. Cela colle bien à ce club, aussi.

Ugo Mola nous glisse aussi ceci : « Gérer les dix plus grands ego du groupe, ce n’est pas si dur. […] Tu ne peux pas juste leur opposer ta supériorité hiérarchique ou dire que tu décides parce que tu les entraînes. Sinon, ça dure moins de sept secondes. » Ou encore : « L’émulation et la concurrence, ça reste le meilleur des entraîneurs ». Fermez les yeux, quelques secondes, et répétez-vous ces phrases en tête : vous verrez apparaître le visage de Guy Novès.

L’ode au champion, le vrai, celui qui sait s’effacer pour le bien d’un groupe, quand il le faut, mais qui ne s’en satisfait jamais. Celui qui veut gagner, sans cesse, inconditionnel dans son rapport à la victoire et qui infuse de ses obsessions tous ses partenaires. Ce vrai champion, c’est justement celui qui fait gagner, in fine. Il n’y a pas de hasard.

Son Ă©tĂ© terrible avec les dĂ©cès d’Helen Tekori, la femme de Joe, et de Medhi Narjissi, le fils de Jalil avec qui il a jouĂ© au CO, l’Ă©tat du rugby français, la concurrence au sein de Toulouse… Ugo Mola a acceptĂ© de se livrer.
L’interview -> https://t.co/W8ML8tY2kA pic.twitter.com/343lTi3kaF

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 5, 2024

On entendait encore Guy Novès et cette modestie de management, parfois de circonstance, mardi soir lors de la soirée des Oscars Midi Olympique récompensant Thomas Ramos, lorsqu’il piquait : « pendant qu’on se tape sur le ventre, d’autres travaillent dur et veulent notre place. » Ici, personne ne ment : Ugo Mola croit dur comme fer que tout le monde veut le scalp de son équipe et que, s’ils se répètent en eux-mêmes qu’ils sont les plus forts, cette arrogance les fera tomber. Son président Didier Lacroix y croit aussi, qui harangue sans cesse à assumer le statut de numéro un sur tous les plans. Façon Toulouse, façon Novès. Rien de plus normal : ils sont ses « enfants » et ceux du club tout en tier. Ils n’ont jamais rien renié de cet héritage.

Toulouse veut être premier, partout. Et le meilleur moyen d’y arriver, c’est de craindre l’adversaire. Pour rester en haut, Lacroix et Mola nourrissent donc toutes les strates du club de cette méfiance, de cette exigence, en commençant par les joueurs et leurs ego. « Nos rivaux observent et s’imprègnent de ce qu’on a pu faire ou dire. Cela nourrit la frustration chez les uns, la motivation chez les autres, ou l’aigreur chez certains. » Ici, Ugo Mola parle à ses joueurs bien avant de vous parler à vous, lecteurs.

Pourtant, ne soyons pas dupes : les plus forts, théoriquement, ce sont eux et ils le savent. Mais ils veulent chaque année le démontrer, plutôt que le proclamer. Pour ne pas se faire surprendre. C’est sûrement le point le plus important de ce qui les fait gagner, encore et toujours. Cette fierté culturelle, cet ego de mâle dominant qui les pousse à vouloir toujours plus, jusqu’à construire cette dynastie que d’autres ont tant rêvé.

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