RFI 🔵 Torture au Cameroun: des ONG dĂ©noncent le «nĂ©gationnisme» du gouvernement devant le comitĂ© de l’ONU
Un consortium d’organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les ONG Mandela Center et « Nouveaux droits de l’homme » ont dressĂ© un rapport sur le passage du Cameroun devant le comitĂ© contre la torture des Nations unies. Pour ces ONG, le gouvernement du Cameroun fait du « nĂ©gationnisme », en tenant un discours qui est aux antipodes de ce qui se vit sur le terrain.
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Avec notre correspondant à Yaoundé, Richard Onanena
Les organisations de la société civile n’ont pas hésité à critiquer les éléments de défense du Cameroun devant le comité des Nations unies contre la torture.
M. Salomon Eheth, représentant permanent du Cameroun auprès des Nations unies à Genève, avait indiqué que le gouvernement avait entrepris des réformes, au niveau réglementaire et institutionnel, en vue de prévenir les actes de torture et d’en sanctionner les auteurs.
Mais pour le docteur Hilaire Kamga, un des rédacteurs du rapport de la société civile, le gouvernement a, au contraire, institutionnalisé la torture.
« Les gens sont torturés au quotidien. Les tortionnaires qui sont à l’origine, y compris de la mort de leurs victimes, sont souvent promus. Cela fait donc partie des indicateurs qui montrent que l’État, dans sa structure gouvernante, valide la torture, peut-être comme un instrument de gouvernance », souligne-t-il.
Selon l’ONU, le Code pĂ©nal camerounais de 2016 ne prĂ©voit pas de peines appropriĂ©es pour le crime de torture. La plupart des peines prononcĂ©es pour des actes de torture sont très lĂ©gères et le crime de torture est soumis Ă la prescription.
Parmi les autres points abordĂ©s par l’ONU, Ă Genève, et qui valent des critiques au Cameroun, figurent les procès de civils devant les tribunaux militaires qui augmentent le risque de torture, ainsi que l’absence de prisons rĂ©servĂ©es aux femmes ou encore le manque de services de base pour les prisonniers.
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