RFI 🔵 La campagne électorale allemande démarre autour de l’Ukraine

Publié le : 30/11/2024 – 17:19Modifié le : 30/11/2024 – 17:22

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Un score d’ex-république soviétique, presque 100% des voix pour le leader de la CDU Friedrich Merz, désigné candidat direct au Bundestag dans son fief, parmi les plus huppés de la Rhénanie.

« Je n’ai jamais eu un résultat pareil », dit-il, une fois les applaudissements retombés. Il parcourt les rangs, serrent des mains, accepte les selfies et puis s’en va. En matière de communication, la CDU affiche un candidat confiant et favori, rapporte notre correspondant, Ludovic Piedtenu.

Un contre-feu au meeting organisé au même moment par le SPD « conférence dite de la victoire électorale » autour du chancelier sortant. Olaf Scholz est accueilli mi-acclamé, mi-hué, mais garde le sourire, dans ce premier discours de campagne, il balaie les mauvais sondages et s’engage : « je suis votre chef, je peux gager, je vais vous le prouver, les électeurs doivent choisir une direction, avec nous les retraites seront fiables, les loyers et les soins abordables. »

Au même moment, l’Alternative pour l’Allemagne et son leader Tino Chrupalla attaque le favori. « Merz est plus nuisible que Merkel et Scholz », « l’homme du grand capital », « l’ancien du fond Blackrock », « il veut livrer des missiles Taurus à l’Ukraine ». L’AfD se pose en alternative et en acteur de paix.

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Des visions opposées sur l’Ukraine

Par meeting interposé, l’impopulaire chancelier Olaf Scholz et le chef de file des conservateurs Friedrich Merz, favori des sondages pour lui succéder, se sont opposés à trois mois des élections législatives anticipées, prévue le 23 février 2025.

Olaf Scholz, dont la coalition hétéroclite avec les écologistes et les libéraux a éclaté début novembre, a fustigé l’attitude guerrière de son rival vis-à-vis de la Russie. Il cherche à remonter dans les sondages en se positionnant désormais comme chancelier de la paix et partisan de la retenue, alors que les conservateurs prônent une aide accrue à l’Ukraine.

Devant des centaines de membres du parti social-démocrate (SPD) à Berlin, Olaf Scholz a promis de garder « la tête froide » au sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, dénonçant les accents bellicistes de son adversaire. « Prudence, on ne joue pas à la roulette russe avec la sécurité de l’Allemagne », a-t-il lancé.

Friedrich Merz est favorable sous certaines conditions à une livraison de missiles allemands Taurus à Kiev, permettant de frapper en profondeur le territoire russe. Une ligne rouge pour Olaf Scholz, qui s’oppose sur ce point à ses alliés américains, français et britanniques, dans un pays pacifiste et traversé par un courant d’opinion pro-russe non négligeable.

Plutôt que de lancer un ultimatum à un pays doté de l’armée nucléaire, Olaf Scholz veut mener des « véritables négociations » avec la Russie et l’Ukraine, sans qui « rien ne pourra être décidé ».

Sous son mandat, l’Allemagne est devenue le deuxième fournisseur d’armes à l’Ukraine, mais au prix de moult hésitations.

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