RFI 🔵 Guerre Israël-Gaza: à Jabaliya, il n’y a «personne pour ramasser les corps, dévorés par des chiens errants» – Shango Media
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RFI 🔵 Guerre Israël-Gaza: à Jabaliya, il n’y a «personne pour ramasser les corps, dévorés par des chiens errants»

Près d’un an après la trêve entre Israël et le Hamas, qui a permis un cessez-le-feu d’une semaine et la libération d’une centaine d’otages israéliens, les médiateurs du conflit travaillent sur un nouveau projet de trêve. Au moins 43 000 personnes ont perdu la vie à Gaza depuis le début de cette guerre, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza. Actuellement, le nord de la bande de Gaza est sous le feu de l’armée israélienne. Témoignage exceptionnel d’un habitant de Jabaliya, qui vient de quitter sa ville pour trouver refuge dans le sud de l’enclave.

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De Rami Al Meghari dans la bande de Gaza, avec notre correspondant à JérusalemSami Boukhelifa

« Nous sommes les damnés de la terre. Bombardés en permanence. » C’est ainsi que se présente Youssef, jeune père de famille : « Nous sommes les affamés, les assoiffés, originaires de Jabaliya. » Sa ville, défigurée depuis le début de la guerre, est dans le viseur de l’armée israélienne. Le 6 octobre, il y a un peu plus de trois semaines, une nouvelle offensive, aérienne et terrestre, a débuté. « Des bombardements aléatoires », raconte-t-il.

L’incompréhension règne : « Ici, il n’y a rien à détruire. Tout est déjà dévasté. Ma maison, cela fait déjà bien longtemps qu’elle a été pulvérisée. C’était en décembre, je m’en souviens. Mon fils a été tué ce jour-là. » Alors Youssef, sa femme et leurs trois autres enfants trouvent refuge non loin, chez des proches. Ils vivent, survivent. Pour seule nourriture durant une année, ils n’ont eu que des conserves.

« Début octobre, Jabaliya, Beit Lahiya, Beit Hanoun, le nord de la bande de Gaza est encerclé par les troupes israéliennes. Une intensification des bombardements. Les gens sont tués dans la rue. Personne pour ramasser les corps, dévorés par des chiens errants. À Jabaliya, c’est un génocide, une guerre d’extermination », raconte-t-il. Deux de ses voisins sont morts sous ses yeux dans une frappe de drone.

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Alors, avec tous les gens du quartier, ils décident de partir vers le sud de l’enclave. Un périple risqué. Il faut fuir sous le feu. « On préfère les frappes aériennes. Elles vous tuent sur le coup. Lorsque les bombes d’artillerie explosent, il y a des éclats partout qui vous blessent. C’est une mort lente. Vous vous videz de votre sang. Dans le nord, il n’y a plus de services de secours, plus d’hôpitaux. On était un groupe de 600 personnes à être parties. »

Sur la route, il faut passer par les points de contrôle de l’armée israélienne. Les soldats terrorisent les gens. Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Fouille intégrale. En caleçon. « Certains d’entre nous ont été arrêtés. Ils leur ont mis des combinaisons blanches. Les yeux bandés. On n’a plus aucune nouvelle d’eux. »

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