RFI 🔵 France: les sites pornographiques obligĂ©s de vĂ©rifier l’âge de leurs utilisateurs en «double anonymat»
Après une longue bataille avec les pouvoirs publics, les Ă©diteurs de sites pornographiques en France ont l’obligation, Ă partir de ce samedi 11 janvier, de vĂ©rifier l’âge de leurs utilisateurs, qui doivent ĂŞtre majeurs, avec la menace d’un blocage pour les rĂ©calcitrants.
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Pour se conformer Ă cette nouvelle règle, les sites X doivent dĂ©sormais exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identitĂ© par exemple, en proposant au moins une mĂ©thode respectant le principe de « double anonymat » qui permet de prouver sa majoritĂ© sans divulguer son identitĂ©. Sans cela, ils s’exposent Ă une sanction du gendarme français du numĂ©rique, l’Arcom, qui peut ordonner un blocage par les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms et le dĂ©rĂ©fĂ©rencement des sites incriminĂ©s.
Mais il ne faut pas s’attendre Ă des Ă©crans noirs dès samedi : la procĂ©dure prend plus de deux mois, de l’identification du site Ă la demande de blocage effective. La mesure Ă©tait rĂ©clamĂ©e de longue date par les associations de protection de l’enfance. Car 2,3 millions de mineurs frĂ©quentent des sites pornographiques en France, selon l’Arcom.
TolĂ©rance jusqu’au 11 avril
Une tolĂ©rance est accordĂ©e jusqu’au 11 avril aux sites qui proposent dĂ©jĂ une identification au moyen d’une carte bancaire, mais ils devront ensuite obligatoirement proposer une solution à « double anonymat ». Cette mesure ne concerne pour l’instant que les sites basĂ©s en France et en dehors de l’Union europĂ©enne.
Ceux installĂ©s dans un autre pays europĂ©en disposent de quelques mois de rĂ©pit, le temps de la mise en place d’une procĂ©dure qui verra l’Arcom notifier les pays concernĂ©s en cas de non-respect de la loi française avant blocage.
Aylo, maison-mère des sites pornographiques Pornhub et Brazzers, dont le siège est Ă Chypre, avait affirmĂ© en dĂ©cembre Ă l’AFP ĂŞtre « consciente de la nouvelle règle et s’engage(r) Ă toujours respecter la loi », tout en jugeant ces mesures « inefficaces » et « dangereuses » pour la sĂ©curitĂ© et la vie privĂ©e des utilisateurs.
MalgrĂ© l’arsenal dĂ©ployĂ© par l’Arcom, des moyens de contournement existent, soit via l’installation d’un VPN – un rĂ©seau privĂ© virtuel – ou des sites miroirs, qui rĂ©pliquent Ă l’identique une page sous un nom de domaine diffĂ©rent.
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