RFI 🔵 En Argentine, les enseignants manifestent, asphyxiés par la rigueur budgétaire
La tension sociale monte en Argentine. Après une manifestation de retraités réprimée par la police devant le Congrès mercredi, ce jeudi était journée de grève nationale dans les universités publiques. Leur budget n’a pas été actualisé depuis l’an passé, en dépit d’une inflation annuelle à 263 %. Et les premières victimes de cette asphyxie budgétaire sont les enseignants.
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Avec notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience
C’est dĂ©jĂ la troisième fois que le personnel des universitĂ©s publiques dĂ©braye depuis le dĂ©but du second semestre il y a un mois. L’universitĂ© de Buenos Aires, oĂą enseigne RocĂo Salgueiro, s’est dĂ©clarĂ©e en Ă©tat d’urgence salariale : « Nous demandons principalement une revalorisation, car nos salaires ont Ă©normĂ©ment perdu face Ă l’inflation. La majoritĂ© des enseignants vit sous le seuil de pauvretĂ© actuellement. »
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Selon le Conseil interuniversitaire national, les enseignants ont perdu un tiers de leur pouvoir d’achat face à l’inflation depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei, et 85 % d’entre eux perçoivent un salaire inférieur au seuil de pauvreté.
« Personne n’arrive à boucler les fins de mois », s’alarme Laura Garboni, elle aussi enseignante à l’université de Buenos Aires. Résultat, beaucoup doivent compléter leurs revenus avec un autre emploi, quand ils ne décident directement pas d’abandonner l’enseignement. « De plus en plus de collègues nous disent : je laisse mon poste pour aller faire quelque chose de mieux rémunéré, car je dois payer le loyer. »
Le Sénat doit examiner la semaine prochaine un texte d’actualisation du budget universitaire voté par les députés mi-août. Mais en cas d’approbation par la chambre haute, Javier Milei a prévenu qu’il utiliserait son veto pour s’opposer au texte afin de préserver l’équilibre budgétaire.
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