RFI 🔵 Deuxième manifestation massive en Argentine pour la défense du financement des universités
Depuis l’arrivĂ©e au pouvoir de Javier Milei, l’enseignement supĂ©rieur est asphyxiĂ© financièrement par le « choc d’austĂ©ritĂ© » dĂ©crĂ©tĂ© par le prĂ©sident ultralibĂ©ral. Ce 2 octobre, une grande marche fĂ©dĂ©rale universitaire va avoir lieu en Argentine alors que le prĂ©sident ultra libĂ©ral menace de mettre son veto Ă une loi sur le budget des universitĂ©s. Javier Milei garde sa ligne : dĂ©sengager l’État d’Ă peu près tout.
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De notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience
Des rassemblements sont prévus à travers tout le pays, et ils devraient mobiliser bien au-delà du monde universitaire, puisque les principales centrales syndicales ont également appelé à manifester, tout comme les mouvements sociaux et les organisations de défense des droits humains.
Au mois d’avril 2024, la première marche universitaire avait transcendé les générations, les classes sociales, et même les opinions politiques. On y avait vu des personnes qui avaient voté pour Javier Milei au second tour de la présidentielle. Cette marche du 23 avril, qui reste la plus importante contre la politique d’austérité du président ultralibéral, avait d’ailleurs forcé le gouvernement à lâcher du lest, en augmentant le budget de fonctionnement des universités, c’est-à -dire les fonds destinés à payer l’entretien ou les factures d’électricité.
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Veto de Javier Milei
Sauf que ces frais de fonctionnement reprĂ©sentent Ă peine 10% du budget total des universitĂ©s, le reste est consacrĂ© aux salaires du personnel et des enseignants, et c’est lĂ que le bât blesse actuellement. La question des salaires est au cĹ“ur d’un bras de fer entre le Parlement et l’exĂ©cutif et c’est pour cette raison que le principal rassemblement ce 2 octobre aura lieu devant le Congrès Ă Buenos Aires.
Il y a trois semaines, le Parlement – où le parti de Javier Milei est minoritaire – a voté une loi qui actualise le budget des universités en fonction de l’inflation, qui dépasse actuellement les 236% annuels. La mesure implique un coût équivalent à 0,14% du PIB, mais Javier Milei a immédiatement fait savoir qu’il utiliserait son veto présidentiel pour bloquer ce texte afin de préserver « à tout prix » l’équilibre des comptes publics. Selon lui, si les universités manquent de fonds, c’est parce qu’elles sont mal administrées.
Une opposition mobilisée ?
Le Parlement peut lever ce veto, mais pour cela, il faut que l’opposition réunisse une majorité qualifiée des deux tiers ce qu’elle a échoué à faire début septembre quand le président s’était opposé à la revalorisation des retraites.
Mais même si le Parlement réussit cette fois à lever le veto, le répit sera de courte durée. Dans le budget présenté par le gouvernement pour l’année 2025, les fonds prévus pour les universités correspondent à peine à la moitié des besoins évalués par le conseil interuniversitaire national.
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