RFI 🔵 Burundi: plusieurs médecins arrêtés après avoir réclamé des augmentations de salaires

Au Burundi, cinq mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes sont aux mains du service national de renseignement depuis plusieurs jours. Ils sont accusĂ©s d’« atteinte Ă la suretĂ© intĂ©rieure de l’État » pour avoir rĂ©clamĂ© des augmentations de salaires dans les structures mĂ©dicales privĂ©es oĂą ils prestent, certains Ă mi-temps, d’autres Ă temps plein.
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Jusqu’ici, un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste engagĂ© Ă temps plein dans un hĂ´pital ou une clinique privĂ©e au Burundi touche environ 170 dollars par mois, autant que dans le secteur hospitalier public. « Un salaire de misère », aux yeux des mĂ©decins burundais, si on compare aux pays voisins oĂą leurs confrères ont des salaires de 4 Ă 15 fois plus Ă©levĂ©s.
En novembre dernier, le syndicat des médecins généralistes du Burundi, le SYMEGEBU, a engagé des négociations avec les propriétaires des structures privées, en exigeant que ce salaire soit porté à plus de 680 dollars par mois pour les permanents, et à 17 dollars par heure pour les vacataires. La réponse a été un non sans appel.
Ces praticiens sont engagĂ©s dans des hĂ´pitaux publics, mais depuis plusieurs annĂ©es, le ministère de la SantĂ© leur permet d’arrondir leurs fins de mois en prestant dans des structures de santĂ© privĂ©es.
Des médecins arrêtés
Les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes sont alors passĂ©s Ă l’action dĂ©but janvier. Ils ont dĂ©missionnĂ© en masse de ces hĂ´pitaux privĂ©s, qui se sont retrouvĂ©s sans praticiens du jour au lendemain.
Depuis, c’est une vĂ©ritable chasse Ă l’homme qui est en cours. Cinq mĂ©decins ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s par le service national de renseignement la semaine dernière, ils sont accusĂ©s d’« atteinte Ă la sĂ»retĂ© intĂ©rieure de l’État ». Quatre autres ont Ă©tĂ© menacĂ©s de subir le mĂŞme sort.
Les services secrets agissent sous l’instigation de ces propriĂ©taires, parmi lesquels de nombreuses personnalitĂ©s influentes, selon le syndicat des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes burundais, qui menace d’une grève gĂ©nĂ©rale si leurs confrères ne sont pas libĂ©rĂ©s rapidement.
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