RFI đ” Affaire Paul Watson: la dĂ©tention du dĂ©fenseur des baleines au Groenland Ă nouveau prolongĂ©e
Le pirate Ă©cologiste a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 21 juillet Ă Nuuk, au Groenland, alors qu’il faisait escale avec son Ă©quipage sur la route maritime pour aller intercepter un navire baleinier japonais. Le Japon le recherche depuis plus vingt ans pour son activisme anti-chasse Ă la baleine. Ă 73 ans, Paul Watson encourt une peine de 15 ans de prison s’il est extradĂ©.
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La dĂ©tention du militant Ă©cologiste et dĂ©fenseur des baleines Paul Watson, arrĂȘtĂ© fin juillet au Groenland en raison d’une demande d’extradition du Japon, a Ă©tĂ© prolongĂ©e Ă l’issue d’une quatriĂšme audience, ce mercredi 2 octobre. Contrairement aux prĂ©cĂ©dentes prolongations, celle-ci sera de moins d’un mois. « Le tribunal du Groenland a dĂ©cidĂ© que Paul Watson devait rester dĂ©tenu jusqu’au 23 octobre 2024 afin d’assurer sa prĂ©sence dans le cadre de la dĂ©cision d’extradition » du gouvernement danois, a indiquĂ© la police groenlandaise. Le ministĂšre danois de la Justice doit trancher sur la demande du Japon pour une affaire liĂ©e Ă son combat pour les baleines, a indiquĂ© la police dans un communiquĂ©. Le militant amĂ©ricano-canadien de 73 ans a fait appel.
« Ă terme, la question de la proportionnalitĂ© (de la dĂ©tention provisoire par rapport au dĂ©lit) va poser problĂšme », disait Ă l’AFP son avocate Julie Stage avant l’audience de ce mercredi.
Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des ocĂ©ans qui porte son nom, Paul Watson a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© alors qu’il Ă©tait en route avec son navire, le John-Paul DeJoria, pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier nippon. Le Japon rĂ©clame son extradition, ayant relancĂ© une demande Ă©mise dĂšs 2012 via une notice rouge d’Interpol. Il l’accuse d’ĂȘtre coresponsable de dommages et blessures Ă bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tĂŽt dans le cadre d’une campagne menĂ©e par Sea Shepherd. Selon les avocats, la demande japonaise repose sur des affirmations « fallacieuses », ce qu’ils voudraient dĂ©montrer en prĂ©sentant au tribunal de Nuuk des extraits vidĂ©os des Ă©vĂ©nements, filmĂ©s par la chaĂźne Discovery, une requĂȘte qui leur a Ă©tĂ© refusĂ©e jusque-lĂ . En outre, selon eux, ce dĂ©lit n’est pas passible de prison dans le droit groenlandais.
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Au-delĂ de la question du maintien en dĂ©tention, les avocats sont suspendus Ă la dĂ©cision du ministĂšre danois de la Justice de dĂ©cider d’extrader ou non Paul Watson. Le ministĂšre a indiquĂ© Ă l’AFP que l’examen de la demande officielle d’extradition Ă©tait « en cours », sans donner de calendrier. « Le processus est lent. La police groenlandaise fait son enquĂȘte qu’elle doit transmettre au procureur-gĂ©nĂ©ral qui doit faire ses recommandations au ministre », explique Me Stage.
D’aprĂšs la prĂ©sidente de Sea Shepherd France, les conditions de la dĂ©tention provisoire du militant se sont rĂ©cemment durcies. « Ils lui ont quasiment coupĂ© tout contact avec l’extĂ©rieur. Il n’a plus droit qu’Ă 10 minutes de tĂ©lĂ©phone par semaine avec sa femme », dit Lamya Essemlali.
PersonnalitĂ© controversĂ©e dans le milieu environnementaliste, notamment en raison de ses mĂ©thodes musclĂ©es, le militant a obtenu la signature de 100 000 personnes Ă la pĂ©tition demandant sa remise en libertĂ©. Sur le plan politique, Paris a demandĂ© Ă Copenhague de ne pas l’extrader.
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