OUEST-FRANCE 🔵 Proviseur de lycée menacé de mort à Paris : un an de prison avec sursis requis contre un des auteurs
Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise, mercredi 2 octobre 2024, contre un homme de 27 ans qui avait proféré des menaces de mort en ligne à l’égard du proviseur du lycée Maurice-Ravel à Paris. Ce dernier avait eu une altercation avec une élève majeure qui refusait de retirer son voile islamique dans l’enceinte de l’établissement.
« Il ne m’apparaît pas acceptable aujourd’hui que la peur soit du côté des enseignants », a déclaré la procureure en s’adressant au prévenu, jugé pour provocation publique non suivie d’effet à commettre une atteinte volontaire à la vie.
Un message « sur le coup de la colère »
L’affaire a eu lieu le 28 février dernier. Le proviseur du lycée avait eu une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile dans l’enceinte de l’établissement.
Le lendemain, plusieurs menaces de mort sont publiées en ligne, dont celle du prévenu, sur son compte X. Interpellé mi-mars, rapporte l’Agence France-Presse, l’homme avait expliqué avoir écrit son message « sur le coup de la colère », après que sa sœur lui a rapporté ce qui s’était passé dans l’établissement scolaire.
« Je ne prenais plus le métro », confie le proviseur
« Je regrette profondément et je demande pardon », a déclaré d’une voix penaude le prévenu au tribunal. « J’ai écrit sans réfléchir, sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir, pour le proviseur, ses proches et sa famille. » Des répercussions dont l’ancien proviseur a parlé pour la première fois en public devant le tribunal.
« Pendant un temps, je ne prenais plus le métro, je ne me baladais plus dans le quartier, je regardais partout comme si j’étais en danger », a-t-il relaté. « Je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi traumatisant et pourtant j’ai géré beaucoup de choses difficiles », a poursuivi celui qui a été proviseur pendant trente ans.
Tout au long de l’audience, les assassinats de Samuel Paty en 2020 et de Dominique Bernard en 2023, ont été de nombreuses fois évoqués, tout comme la laïcité et la difficulté de faire respecter les lois à l’intérieur des établissements scolaires.
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La plainte pour violences de l’élève voilée impliquée dans cette affaire avait été classée sans suite fin mars pour « infraction insuffisamment caractérisée ».