OUEST-FRANCE 🔵 Menuiserie, empathie, mĂ©nage, bonheur… Ces matières Ă©tonnantes enseignĂ©es Ă l’école Ă l’étranger – Edition du soir Ouest-France – 18/09/2023

L’école, c’est évidemment bien plus que l’apprentissage du français et des mathématiques. L’objectif est aussi d’apprendre le vivre-ensemble, comme dans les pays nordiques où doit se rendre le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal : des temps pédagogiques obligatoires sont dédiés à « l’apprentissage du respect de l’autre ». Voici à travers quatre exemples comment les élèves étrangers sont aussi éduqués.
Le but de l’école n’est pas seulement de former des élèves avec une tête bien faite et bien pleine. L’objectif est aussi d’apprendre le vivre-ensemble. En France, alors que la rentrée scolaire a été endeuillée par le suicide d’un adolescent de 15 ans victime de harcèlement scolaire, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé récemment une visite à venir « dans les pays nordiques » où des temps pédagogiques obligatoires sont dédiés à « l’apprentissage du respect de l’autre ».
Ailleurs, en Allemagne par exemple, certaines écoles délivrent des cours de bonheur. En Islande, on mise sur le développement de l’autonomie des élèves et leur créativité, en leur prodiguant des cours de menuiserie ou encore de couture et de cuisine obligatoires. Au Japon, l’école est aussi faite pour former de « bons citoyens ». Sur leur temps scolaire, les écoliers apprennent à faire le ménage en classe. De quoi inspirer l’école française ?
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Au Danemark et en Finlande, des cours d’empathie
L’objectif est de lutter contre le harcèlement scolaire en apprenant dès le plus jeune âge aux élèves à être de bons camarades, à écouter les autres et à comprendre leurs sentiments. Au Danemark et en Finlande, les autorités enseignent aux élèves, dès l’école primaire et depuis vingt ans, l’empathie.
Faire des dessins sur le dos de son voisin pour apprendre à avoir des contacts chaleureux, prêter sa peluche ou faire un câlin à un camarade de classe pour le consoler… voici le genre d’exercices pratiques qui peuvent se faire lors de ces cours, comme le rapporte France Info.
Ce type d’apprentissage pourrait bien se développer en France. Depuis peu, quelques écoles en région parisienne expérimentent ce type d’atelier.
En Allemagne, Suisse et Autriche, des cours de bonheur
Le bonheur est une discipline à part entière dans 200 écoles d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche. 2 000 enseignants ont été formés. Dans certains établissements, les élèves ont une heure de cours de bonheur par semaine. Et comme les autres matières scolaires, le bonheur fait l’objet d’une évaluation.
Les cours se composent d’exercices pratiques qui ont pour but de susciter des sentiments positifs chez les élèves. Par exemple, à partir de la quatrième, les enseignants tentent d’aider les adolescents à se livrer. Pour cela, ils les font travailler en petits groupes et les élèves doivent alors raconter les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien.
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Au Japon, les élèves font le ménage dans leur école
Au Japon, les villes sont propres et on comprend pourquoi. Le civisme et la culture de la propreté s’apprennent dès le plus jeune âge. Ainsi, les petits Japonais apprennent à faire briller les pupitres de leur salle de classe, à balayer leur cour d’école, nettoyer les toilettes de leur établissement. « De l’école primaire au lycée, le temps de nettoyage fait partie du programme quotidien des élèves », explique Maiko Awane, directrice adjointe du bureau de Tokyo de la préfecture d’Hiroshima, citée par la BBC.
« La mission de l’école japonaise n’a jamais été que de transmettre. Dans les directives, elle est définie comme un lieu de socialisation, de rencontre et d’apprentissage du vivre-ensemble » explique Christian Galan, chercheur à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE) cité dans un article publié dans l’hebdomadaire Marianne .
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En Islande, des cours de menuiserie, de couture et de cuisine obligatoires
L’école en Islande est obligatoire de 6 à 16 ans. L’enseignement primaire et secondaire fait partie du même socle éducatif et généralement, les élèves sont accueillis dans les mêmes établissements de la primaire au lycée. En plus des contenus classiques (langues, mathématiques, sciences…), qui sont enseignés en moindre quantité qu’en France, l’école islandaise dispense aussi des enseignements pratiques, manuels et créatifs obligatoires.
Ainsi, les élèves suivent des ateliers de menuiserie, de couture ou encore de cuisine, en plus du théâtre, des arts plastiques ou de la musique. L’objectif : développer l’autonomie, la créativité et la responsabilité des enfants dès le plus jeune âge.
En France, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce et de l’Artisanat, Olivia Grégoire, a évoqué l’idée de cours de cuisine à l’école, pour « réapprendre à cuisiner les produits bruts, pour éviter d’acheter ceux tout prêts, plus chers », en lien avec l’inflation alimentaire.
De nombreux enseignants, notamment en maternelle, font déjà de la cuisine avec leurs élèves dans la pratique, avec d’autres visées pédagogiques. L’enseignement de la cuisine n’est pas obligatoire dans les écoles françaises. Pour certains, cela serait pourtant une solution d’avenir pour lutter contre l’obésité.
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