OUEST-FRANCE 🔵 Mayotte se met à l’abri à l’approche du cyclone Dikeledi
Moins d’un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte, l’archipel a de nouveau été placé ce samedi en alerte cyclonique rouge, a prévenu la préfecture du 101e département français. Le cyclone tropical Dikeledi devait toucher la province d’Antsiranana, à Madagascar, dans la nuit de samedi à dimanche, et après avoir traversé le canal du Mozambique, il devrait passer en journée à une centaine de kilomètres au sud de Mayotte. « Après Madagascar, ce système dépressionnaire devrait s’affaiblir et être classé non plus comme cyclone, mais comme tempête tropicale », indique Patrick Galois, prévisionniste à Météo France.
Sur l’île, les rafales de vent pourraient atteindre 90 à 110 km/h, soit des vents « près de deux fois moins forts » que ceux de Chido. Au moment des marées hautes, ce dimanche après-midi, des submersions locales pourraient se produire, avec un risque de montée des eaux de plusieurs dizaines de centimètres.
Mais avec le cyclone Dikeledi, contrairement à Chido, ce ne sont sans doute pas les vents qui sont le plus à redouter, mais les précipitations. Durant toute la matinée, « le cumul des pluies pourrait atteindre 100 à 150 mm », note Patrick Galois.
L’intensité de ces trois paramètres (les vents, la montée des eaux et les pluies) aura d’autant plus d’importance que le cyclone va toucher des terrains « très fragilisés » par le passage de Chido. Des coulées de boue sont notamment redoutées.
L’aéroport fermé
Sur l’ensemble de l’archipel, près de quatre-vingts centres d’hébergement ont été prévus. Ils avaient pu accueillir quelque 15 000 personnes il y a près d’un mois. A Chirongui (près de 9 000 habitants), dans le sud de l’île, quatre centres (des bâtiments scolaires) ont été ouverts dès 18 h ce samedi. Des forces de l’ordre et de sécurité ont également été positionnées dans des « zones extrêmement fragiles de bidonvilles à Mamoudzou, à Koungou (côte nord de Grande-Terre, NDLR), sur Petite-Terre à La Vigie », a précisé le préfet François-Xavier Bieuville.
L’hôpital de campagne qui avait été installé sur le stade de Cavani, à Mamoudzou, a par ailleurs été démonté et mis à l’abri dans des conteneurs. Et l’aéroport a été fermé. La préfecture a appelé les habitants à faire des stocks de nourriture et « à se préparer à être isolés quelques heures ou quelques jours ».