LES NUMÉRIQUES 🔵 Test Tesla Model 3 Performance : elle avait le ramage, elle gagne en plumage
En conduite normale, la Tesla Model 3 Performance ne laisse pas immĂ©diatement dĂ©couvrir son vĂ©ritable tempĂ©rament. Elle se conduit toujours comme une Model 3 classique, sachant que cette nouvelle version gagne des suspensions actives qui faisaient dĂ©faut Ă l’ancienne. Elles permettent en mode Standard de conserver un niveau de confort proche des autres Model 3 : pas irrĂ©prochable, mais correct.
En haussant le rythme et en paramĂ©trant les rĂ©glages châssis et d’accĂ©lĂ©ration sur les modes les plus sportifs, la Model 3 montre son plein potentiel. Si elle est annoncĂ©e pour une puissance de 460 ch (518 ch pour la version US Ă©quipĂ©e d’une batterie diffĂ©rente des modèles destinĂ©s Ă l’Europe, qui eux sont produits en Chine), les accĂ©lĂ©rations de la bĂŞte de 1851 kg sont dignes de modèles encore bien plus puissants. Le 0 Ă 100 km/h est ainsi donnĂ© pour 3,1 s, soit deux dixièmes de mieux que prĂ©cĂ©demment, toujours en omettant les 30 premiers centimètres environ, tel que cela se fait lors des drag races.
Les vitesses de passage en courbe sont impressionnantes et la motricitĂ© aussi, sur le sec tout du moins. Le châssis est excellent et la direction Ă consistance variable est prĂ©cise, mais manque de retour d’information.
La Model 3 Performance est donc une machine versatile et très efficace, bien que certains lui reprocheront un manque de fun à basse vitesse par rapport à une sportive thermique ou même au crossover électrique Hyundai Ioniq 5 N.
Ce fun, la Model 3 Performance le rĂ©serve au mode Piste, sĂ©lectionnable Ă l’arrĂŞt uniquement. Nous n’avons pas pu en tirer le plein potentiel durant notre essai routier, mais les rĂ©glages qu’il propose devraient garantir de belles sessions sur circuit. Il est ainsi possible de faire varier la rĂ©partition de la puissance pour augmenter le sous-virage ou le survirage, de dĂ©sactiver ou limiter les interventions de l’ESP, ou encore de rĂ©gler le freinage rĂ©gĂ©nĂ©ratif. On aurait d’ailleurs apprĂ©ciĂ© que ce dernier paramĂ©trage ne soit pas rĂ©servĂ© au mode Piste.
CĂ´tĂ© aides Ă la conduite, on dĂ©plore que l’Autopilot, qui se base dĂ©sormais uniquement sur des camĂ©ras (Tesla Vision), ne soit plus vraiment Ă la page. Si son centrage dans la voie est rarement mis en dĂ©faut, le système de conduite autonome de niveau 2 de Tesla a quelquefois des rĂ©actions surprenantes qui peuvent ne pas mettre en confiance, avec des freinages parfois trop appuyĂ©s, parfois pas assez. De plus, il est impossible de conduire de manière coopĂ©rative en corrigeant la trajectoire, car cette action dĂ©sactive brusquement l’Autopilot. Par ailleurs, le volant de la Model 3 n’Ă©tant pas capacitif, il est nĂ©cessaire de donner des impulsions dans la direction pour rappeler sa prĂ©sence au système.
Enfin, depuis l’abandon de tout autre capteur que des camĂ©ras, certains systèmes ont perdu en efficacitĂ©. C’est le cas des essuie-glaces automatiques qui se dĂ©clenchent assez frĂ©quemment sans pluie et peuvent Ă l’inverse manquer de rĂ©activitĂ© quand le pare-brise est mouillĂ©. L’aide au stationnement a aussi perdu en prĂ©cision avec des obstacles parfois mal dĂ©tectĂ©s.