LES NUMÉRIQUES 🔵 Test Asus TUF Gaming A14 : un laptop gaming et polyvalent grâce au Ryzen AI 300

Bien moins axé sur l’esprit gamer que le reste de la gamme TUF, le TUF A14 nous rappelle les lignes plus sobres du Dash F15 de 2021. Un châssis beaucoup plus sobre et passe-partout avec des lignes qui évoquent, à l’exception des charnières et du logo TUF sur la face avant, la gamme des Zephyrus. Le résultat, qui mêle châssis intérieur en plastique et aluminium pour l’extérieur, est plutôt convaincant et surtout léger, ce qui est rare sur le marché du gaming.

Pour le reste, nous restons en territoire connu. Le clavier en chiclets conserve les mêmes sensations que celui des autres laptops de jeu de la marque, notamment les Zephyrus. Il est donc passable et très adapté au gaming, sans pour autant être remarquable pour les sessions d’écriture. Les amateurs de touches entrée « pleine » seront néanmoins déçus de retrouver une disposition ANSI, habituellement la chasse gardée des États-Unis (mais que l’on retrouve parfois sur des PC MSI ou Asus). Le pavé tactile est néanmoins bien large, à défaut d’être particulièrement long, offrant une sensation de retour agréable, synonyme d’une construction de qualité.

Habituellement, qui dit laptop gaming dit connectique de qualité. Or ce TUF A14 ne déroge pas à la règle. Avec deux ports USB-A 3.2, deux autres USB-C (dont un de charge), un lecteur de carte microSD, une sortie HDMI 2.1 (4K 120 Hz) et l’indispensable prise jack, il y a de quoi se débrouiller en déplacement sans avoir à transporter un hub USB dans le sac à dos. On reste toutefois sur notre faim concernant la connectivité avec un module réseau limité au wifi 6E. À l’heure où le wifi 7 se démocratise, il aurait été préférable de pérenniser la machine pour les années à venir…

Avec un tel combo CPU/GPU, il faut pouvoir garder tout ce petit silicium au frais quand un jeu AAA est lancé. C’est sans surprise qu’on découvre — à nos dépens — le vacarme des ventilateurs quand le mode turbo est activé, tournant à toute berzingue pour atteindre 47,8 dB (A). Autant dire que l’utilisation d’un casque pour toute session de jeu intensive est fortement recommandée. Passer sur le mode Équilibré (par défaut) a un impact non négligeable sur le volume avec 43,3 dB (A) mesurés. Enfin, même le mode Silencieux galvaude un peu son titre, enregistré à 40,7 dB (A) à son maximum.

Comme disent les plus grands artistes ivoiriens, quand c’est chaud ça brûle… S’il conserve une température respectable sur son clavier, les sorties de ventilation arrière dépassent allègrement les 60 °C en charge intensive. Un laptop à éviter de garder trop longtemps sur ses genoux, donc.

Comme précisé auparavant, l’AMD Ryzen AI 9 380 HX qui anime l’A14 envoie du lourd, du très lourd. Avec ses quatre cœurs à haute performance Zen5 (jusqu’à 5,1 GHz en boost) et huit cœurs basse consommation Zen5c (jusqu’à 3,3 GHz), il y a en théorie de quoi passer haut la main nos tests habituels.

C’est simple : seule une poignée de processeurs testés auparavant peuvent se mesurer aux performances de l’AMD Ryzen AI 9 370 HX, autant sur le rendu d’une scène avec Blender que sur des applications de bureautique telles que WinRAR. L’alliance fait des merveilles et assure une fluidité sans faille sur les tâches lourdes, et logiquement sur une utilisation plus légère à base de consommation ou d’édition de contenu. Une telle bête a donc un impact sur la consommation énergétique, comme nous le constaterons quelques lignes plus bas.

Le système de refroidissement (bruyant, nous le verrons) garde les cœurs du CPU sous la barre des 70 °C, un plus appréciable. Devançant la puce M3 Max de l’Apple MacBook Pro 14, l’A14 est distancé par le MSI Raider et son Core i9-13950HX, aidés par un châssis considérablement plus imposant. Pas de miracle pour le SSD néanmoins, qui offre des vitesses de lecture et d’écriture respectables, sans pour autant être impressionnantes.

En qualité de laptop pour ludopathe, le TUF A14 embarque une version mobile du GPU Nvidia GeForce RTX 4060. Avec son enveloppe thermique limitée à 100 W, elle est légèrement bridée face à d’autres PC portables embarquant la même carte, tel le Legion 5i 16IRX9 de Lenovo. Pourtant, notre machine de test n’a pas eu à rougir sur nos benchmarks de jeu, tout du moins quand on limite l’affichage au Full HD.

C’est donc sans surprise que l’on retrouve l’indice de performance GPU du TUF A14 solidement placé entre le ROG Zephyrus G14 et le Legion 5i mentionné plus tôt. L’enveloppe thermique plus généreuse de la GeForce RTX 4060 lui permet de se hisser devant le HP Omen Transcend 14, pourtant doté d’une RTX 4070, mais sévèrement bridée.

En maintenant la résolution à 1080p et les graphismes au maximum, l’Asus TUF A14 dépasse allègrement 100 i/s sur la plupart des jeux de notre benchmark. Valhalla, CoD: Cold War et Control sont tous parfaitement jouables. Logiquement, activer les effets de raytracing aura un impact non négligeable sur la fréquence d’image. Un équilibre est néanmoins vite atteint avec la solution de mise à l’échelle DLSS de Nvidia, avec des performances louables pour chacun des titres.

Les choses se gâtent quand on pousse à la résolution native. En 1600p, impossible d’atteindre 60 i/s sur Metro Exodus et sa gourmande utilisation de raytracing, par exemple. Et si Assassin’s Creed Valhalla reste parfaitement jouable, Cyberpunk 2077 patine, sauf en activant le DLSS 3 (Ray Reconstruction et Frame Generation) qui permet d’explorer Night City à plus de 60 i/s.

L’Asus TUF A14 profite d’une dalle IPS affichant une définition de 2560 x 1600 pixels et un taux de rafraîchissement maximal à 120 Hz. Ses bordures périphériques sont fines, sa finition mate convient aux éclairages intérieurs blafards et son format 16:10, anecdotique pour le gaming, est fort utile pour la consommation de contenu sur Internet.

Côté calibrage, le TUF A14 obtient un delta E de 2,7, juste en deçà du seuil de 3 où les dérives colorimétriques sont visibles à l’œil nu. La température des couleurs est un peu élevée avec 6959 K mesurés, qui tire en conséquence vers le “froid”. Le contraste de 1146:1 se contente de la moyenne pour un écran IPS, logiquement très loin des standards de l’Oled.

La luminosité maximale est aussi fermement dans la moyenne, mais la dalle de l’A14 se démarque par un très faible temps de rémanence à 3 ms, parfait pour le jeu vidéo, tandis que son écran à finition mate garde les reflets loin d’un palier dérangeant (seulement 16 % de la lumière réfléchie).

Avec 1,44 kg sur la balance, l’Asus TUF A14 figure parmi les laptops gaming les plus légers du marché… jusqu’à ce que l’on prenne en compte son imposant chargeur 200 W à adaptateur propriétaire, qui pèse la bagatelle de 580 g. Dispensable pour les tâches de bureautique en déplacement, ceux qui souhaitent jouer en mobilité devront s’habituer à ce poids supplémentaire.

Lors de notre test d’autonomie (streaming vidéo Netflix, luminosité réglée à 200 cd/m²), le TUF A14 a tenu 7 h 32 min. Logique, quand on voit la puissance dégagée par le chipset, même dans le mode d’énergie “économe”. Ce n’est certes pas un monstre d’autonomie, et il ne faudra pas espérer plus de 2 h pour des sessions de jeu un peu intenses, mais dans la norme pour un ordinateur portable dédié au gaming. Il se rattrape néanmoins avec une charge rapide via son alimentation propriétaire, permettant de le recharger complètement en à peine une heure. À noter qu’il est également possible de l’alimenter en USB-C, un atout pratique en déplacement.