LES NUMÉRIQUES 🔵 Citroën e-C3 : des retards de livraison qui coûtent très cher
La période est compliquée pour Stellantis, qui a annoncé il y a quelques jours que les bénéfices prévus n’arriveront pas, faisant couler l’action en bourse de près de 15 % en une journée. Cela arrive alors que le titre avait déjà largement baissé à cause d’une mauvaise gestion des problèmes du tristement célèbre 1,2 litre PureTech ou de celle des airbags Takata défectueux chez Citroën.
Cette fois encore, c’est la marque aux chevrons qui est concernée, avec sa nouvelle citadine ë-C3 qui accumule les problèmes et donc les retards. Elle a d’abord perdu une partie de son équipement initialement prévu, mais a continué de prendre du retard.
Lors de notre prise en main, les modèles d’essai faisaient l’impasse sur toutes les aides et assistance à la conduite, notamment celles obligatoires avec la réglementation GSR2. Des problèmes qui n’ont cessé de retarder les premières livraisons, qui ont finalement débuté fin septembre… Trop tard pour éviter à Citroën de payer des millions d’euros.
Un coûteux leasing social
Stellantis s’est très rapidement gargarisé du succès du leasing social pour les marques du groupe, mais n’a finalement pas été capable de satisfaire ses engagements. En effet, l’une des conditions pour les clients de profiter de cette grosse aide l’état était que les véhicules soient livrés avant le 1er octobre 2024. Dans ce cas, c’était 13 000 € qui étaient pris en charge, débarrassant les clients du premier loyer majoré tout en amenant les mensualités autour de 100 €, voire 54 € pour l’ë-C3.
Dans ce cadre, Citroën a tiré son épingle du jeu en vendant 5 800 ë-C3, avant de rencontrer d’importants problèmes, notamment de logiciel, ne pouvant alors pas tenir les délais de livraison, initialement prévus au deuxième trimestre.
Malgré de gros efforts des équipes de Citroën pour fixer ces complications, le constructeur n’a pas réussi à livrer plus de 3 500 clients dans les temps. Les 2 300 modèles restants seront donc livrés aux clients probablement mécontents après la date butoir pour bénéficier du soutien de 13 000 € par voiture de l’état. Cela va donc coûter près de 14 millions d’euros à Citroën qui va devoir prendre à sa charge ce qui devait l’être par les finances publiques, afin que le prix annoncé au client lors de l’achat demeure.
Si vous faites le compte, 13 000 € d’aides par voiture pour 2 300 voitures, cela représente 30 millions d’euros. Le leasing social était en deux parties, d’un côté le bonus écologique maximal de 7 000 €, pour les foyers à faibles revenus, auxquels s’ajoutait une aide supplémentaire de 6 000 €. Le bonus étant toujours valide sur la Citroën ë-C3, le constructeur doit couvrir uniquement la seconde aide.
Espérons surtout que, dans la précipitation, Citroën est pris la peine de bien finaliser son produit afin d’éviter des problèmes futurs, qui pourraient se révéler encore plus coûteux.