L’ÉQUIPE 🔵 Matthieu Jalibert à propos de son départ anticipé lors du dernier rassemblement des Bleus : « Dans ma tête je reste un joueur de l’équipe de France »
Après avoir annoncé la prolongation de son contrat à l’UBB ce samedi, l’ouvreur bordelais est revenu sur sa tournée d’automne achevée prématurément avec les Bleus et a nié tout problème avec le sélectionneur Fabien Galthié.
« La victoire contre Montpellier (9-6) a été laborieuse…
C’est sûr que le match ne restera pas dans les annales ! On connaissait le style de jeu de Montpellier, s’est rajouté à ça une fine pellicule humide qui nous a fait commettre pas mal d’erreurs. On s’en sort quand même, c’est quatre points importants pour la fin de saison.
Pourquoi avoir choisi de prolonger à l’UBB jusqu’en 2028 ?
J’ai envie d’être dans la continuité du projet, avec Yannick (Bru) et son staff. Laurent (Marti, le président) a créé des bases très fortes, on joue les premiers rôles chaque année et cette année encore j’espère. J’avais l’impression que mon histoire avec le club n’était pas terminée, que j’avais encore beaucoup à donner. Je me sens aussi redevable de toute la confiance qu’on m’a donnée depuis mes débuts. C’était logique de continuer et j’ai voulu le faire sur la durée pour essayer d’aller atteindre nos objectifs.
C’était important pour vous de l’annoncer vous-même aux supporters, au micro de Chaban, après le coup de sifflet final ?
Oui. Ça faisait quelques semaines que c’était acté. Ça m’étonne que ça n’ait pas fuité ! J’étais content de garder l’exclusivité pour les supporters, ils le méritent, parce qu’ils nous apportent beaucoup d’amour, de soutien et de confiance, dans les bons moments mais aussi dans les mauvais. J’ai traversé une période assez compliquée ces dernières semaines et j’ai reçu beaucoup de messages de soutien. J’ai apprécié quand, à la 10e minute ils ont manifesté ce soutien. J’étais content de leur annoncer moi-même directement sur le terrain.
Vous évoquez une période compliquée. Comment avez-vous vécu la tournée d’automne avec l’équipe de France et votre départ anticipé de Marcoussis après le match contre le Japon ?
Ça n’a pas été facile à gérer, mais ça fait partie du sport de haut niveau. Tout ne peut pas toujours aller dans le bon sens. J’ai exprimé des choses à Fabien (Galthié, l’entraîneur de l’équipe de France), sur un certain mal-être que j’avais et on m’a proposé de faire un break et de rentrer à Bordeaux, chose que j’ai acceptée. Je ne me suis pas éloigné de l’équipe de France, j’en reste un joueur et si on fait appel à moi, je monterai (à Marcoussis) avec le plus grand plaisir. On parle beaucoup de bien-être, de santé mentale, parfois il faut savoir dire stop quand il y a un trop-plein. C’était pour moi la meilleure option.
Ce mal-être que vous évoquez, il est lié à quoi ?
Ce n’est pas forcément que sur la situation avec les Bleus. Il y a des choses qui font que je n’étais pas bien. Je n’ai pas envie d’en rajouter, pas envie de rentrer dans des polémiques. Ce qui est important, c’est que Fabien (Galthié) sache ce que je lui ai dit. On a discuté pendant de longues minutes, je lui ai dit ce que je ressentais, j’avais des choses sur le coeur depuis la Coupe du monde. Il m’a entendu et proposé cette option et je l’ai acceptée. Il n’y a pas de problème avec Fabien, et dans ma tête je reste un joueur de l’équipe de France. Je suis prêt à répondre présent pour les prochains rassemblements.
Avez-vous l’impression que tout ce qui vous entoure prend des proportions parfois un peu fortes ?
Parfois, c’est pesant, notamment pour ma famille, d’entendre toutes ces personnes qui donnent leur avis sans réellement connaître la situation, ni me connaître personnellement. J’ai toujours l’impression qu’on essaye de me donner une mauvaise image. Je sais que je n’ai pas toujours tout fait parfaitement dans ma carrière, mais j’ai toujours été honnête et droit dans mes bottes. Je peux me regarder dans une glace et c’est le plus important pour moi. Ça fait partie du jeu, de l’exposition médiatique. Je fais partie de ces joueurs un peu plus exposés que les autres, j’ai appris à faire avec, c’est un peu plus compliqué mais j’arrive à le gérer.
Une période comme celle-ci, ça endurcit ou ça fragilise ?
On verra dans le futur ! J’ai tendance à dire que ça m’endurcit et que ça me rend meilleur en tant qu’homme. »