LE MONDE 🔵 Sur les rives familiales et mĂ©lodieuses de David Gilmour – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Sur les rives familiales et mélodieuses de David Gilmour

David Gilmour, Ă  Londres, en avril 2024.

AccostĂ©e Ă  la rive de la Tamise, l’Astoria est une Ă©lĂ©gante pĂ©niche d’avant-guerre, dans une banlieue paisible et bourgeoise, Hampton, au sud-ouest de Londres. Cette maison en bois flottant, construite en 1910, fut Ă  l’origine la propriĂ©tĂ© d’un cĂ©lèbre imprĂ©sario du music-hall, Fred Karno. Le pont pouvait notamment recevoir un orchestre de 90 personnes, et c’est probablement cette anecdote qui a sĂ©duit, outre son environnement empreint de sĂ©rĂ©nitĂ©, son acquĂ©reur en 1986, le chanteur, guitariste et compositeur David Gilmour.

L’Astoria a Ă©tĂ© depuis transformĂ©e en un studio d’enregistrement pour le moins atypique. Les ultimes disques de son ancien groupe Pink Floyd, A Momentary Lapse of Reason (1987) et The Division Bell (1994), y ont vu le jour ainsi que ses deux albums solos On an Island (2006) et Rattle that Lock (2015). Son cinquième et dernier ouvrage en date, Luck and Strange (« chance et Ă©trange Â»), y a Ă©tĂ© partiellement enregistrĂ©, puis mixĂ©.

Au bout du couloir donnant sur la proue du navire, une cabine exiguĂ« d’à peine 15 mètres carrĂ©s a Ă©tĂ© improvisĂ©e en salon d’écoute pour ce nouvel album. Certaines parties de batterie de The Division Bell y furent aussi enregistrĂ©es, rĂ©vèle le technicien Phil Taylor, fidèle de Gilmour. A l’autre extrĂ©mitĂ© de l’Astoria, une salle plus spacieuse abrite une impressionnante console d’enregistrement « devenue aujourd’hui complètement obsolète Â», avoue, un brin amusĂ©, son propriĂ©taire.

Une annonce presque inattendue

Ce lundi 22 juillet, l’Anglais âgĂ© de 78 ans, rĂ©putĂ© d’un naturel discret, se prĂ©sente souriant, prononce mĂŞme l’hospitalitĂ© en français, sans accent. Langue Ă©tudiĂ©e Ă  l’universitĂ© et peaufinĂ©e lors d’un sĂ©jour de trois mois Ă  Saint-Etienne, en 1968, peu avant d’intĂ©grer Pink Floyd. David Gilmour vieillit bien, son visage creusĂ© par le temps lui confère dĂ©sormais une allure de sage. Ses yeux d’un bleu azur profond n’ont rien perdu de leur intensitĂ©. Durant l’entretien, il ne quitte jamais très longtemps sa six-cordes acoustique, enchaĂ®ne souvent quelques accords pour appuyer ou ponctuer ses rĂ©ponses.

Neuf ans après la parution de Rattle that Lock, le dĂ©sormais semi-retraitĂ© de son groupe mastodonte aux 360 millions d’albums vendus Ă  travers le monde semble n’avoir plus qu’une prioritĂ©, profiter de sa grande famille. Un père de huit enfants, dont quatre sont issus d’un premier mariage avec Virginia Hasenbein, trois autres de sa relation avec sa seconde Ă©pouse depuis 1994, l’écrivaine et parolière Polly Samson, et un fils adoptif, Charlie, fils biologique de Polly Samson et du rĂ©alisateur Heathcote Williams (1941-2017). Et un grand-père Ă©panoui.

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