LE MONDE 🔵 RĂ©chauffement climatique : une cabine à 50 °C pour « s’immerger dans le climat du futur » – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Réchauffement climatique : une cabine à 50 °C pour « s’immerger dans le climat du futur »

Lancement du camion « Climate sense Â» pour tester le climat du futur, dĂ©veloppĂ© par Christian Clot, qui dirige le Human Adaptation Institute.

En entrant dans le camion, les lycĂ©ens ont le sourire aux lèvres, l’air de ceux que rien n’impressionne. Ils cavalent sur le tapis de course, pĂ©dalent Ă  toute berzingue sur le vĂ©lo et se fendent mĂŞme de quelques pompes. Jusqu’au moment oĂą l’un d’entre eux demande Ă  sortir, mal Ă  l’aise. Ces Ă©lèves testent en rĂ©alitĂ© une expĂ©rience unique au monde : une chambre climatique mobile, chauffĂ©e Ă  50 Â°C, afin de « s’immerger dans le climat du futur Â».

« Ce n’est que lorsqu’on est touchĂ©s d’un point de vue Ă©motionnel que l’on peut agir et changer nos comportements. Les informations ne suffisent pas Â», estime Christian Clot, crĂ©ateur de l’installation, baptisĂ©e Climate Sense. L’explorateur-chercheur et directeur de l’Human Adaptation Institute a lancĂ© le concept en 2021, mais ne le fait essayer au grand public que depuis quelques semaines. Du 30 septembre au 3 octobre, c’est au cĹ“ur de Batimat, le Salon des professionnels de la construction, Ă  Paris, qu’il attire les visiteurs, avec cette question intrigante : « Oserez-vous tester la vie Ă  50 Â°C ? Â»

Si le mercure grimpe d’ores et dĂ©jĂ  Ă  de telles extrĂ©mitĂ©s en Inde, au Pakistan ou au Mexique, en France, des pointes Ă  50 Â°C pourraient ĂŞtre atteintes dans plusieurs rĂ©gions après 2050, avec la trajectoire actuelle de rĂ©chauffement.

A l’intĂ©rieur du camion, c’est le choc, comparĂ© aux 15 Â°C extĂ©rieurs. La chaleur est similaire Ă  celle d’un sauna, mais « les gens restent plus longtemps, sont habillĂ©s et surtout on leur demande une activitĂ© physique et intellectuelle. C’est donc bien plus dur Â», assure Christian Clot. L’air est sec, en revanche, avec 20 % d’humiditĂ©. Après dix minutes de marche ou de vĂ©lo, pour simuler un dĂ©placement du domicile au travail, les participants sont invitĂ©s Ă  effectuer des jeux d’adresse puis Ă  rĂ©pondre Ă  un questionnaire afin d’évaluer leurs capacitĂ©s cognitives. Les tests se font sur papier car les ordinateurs et tĂ©lĂ©phones portables rendent l’âme au bout de quelques heures sous l’effet de la chaleur. Après les trente minutes d’expĂ©rience, la tempĂ©rature corporelle a grimpĂ© d’environ 1,5 Â°C.

« Ce n’est pas trop tard Â»

« C’était insupportable ! Â», lance l’un des Ă©lèves de la classe de 1re du lycĂ©e professionnel Le Champ-de-Claye, situĂ© Ă  Claye-Souilly (Seine-et-Marne). Laurine Vauchel, la responsable du bureau des entreprises de l’établissement, dit avoir « pris une claque en entrant Â». « Je n’avais plus envie de rien faire et j’avais la respiration difficile. J’ai attendu que cela passe Â», tĂ©moigne-t-elle. Un peu plus tard, Louis-Pascal Soracchi, un retraitĂ©, n’observe quant Ă  lui « pas de pertes physiques ou cognitives flagrantes Â», mĂŞme s’il doit « relire plusieurs fois les questions Â». Encore rouge après l’effort, Florent LĂ©tard, ingĂ©nieur et architecte, affirme de son cĂ´tĂ© s’être « senti Ă  l’aise jusqu’à la sortie Â». « Mais ce ne serait pas vivable au quotidien Â», estime-t-il.

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