LE MONDE 🔵 Protection de la biodiversité : faut-il changer les règles d’implantation des centrales solaires ? – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Protection de la biodiversité : faut-il changer les règles d’implantation des centrales solaires ?

Panneaux solaires de la centrale Ă©lectrique de La Colle des MĂ©es (Alpes-de-Haute-Provence), en 2019.

Peut-on dĂ©velopper massivement l’énergie solaire en France tout en prĂ©servant la biodiversitĂ© ? Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) apporte sa contribution Ă  ce dĂ©bat en alertant, dans un nouvel avis, sur les risques posĂ©s par la poursuite du dĂ©ploiement de la filière dans les conditions actuelles. Cette instance consultative ne remet pas en cause les ambitions gouvernementales en matière de photovoltaĂŻque, mais formule une sĂ©rie de recommandations fortes pour mieux prendre en compte les espèces et les Ă©cosystèmes. Les reprĂ©sentants des entreprises du secteur contestent en grande partie ces prĂ©conisations, le syndicat Enerplan regrettant une Ă©tude « Ă  charge Â».

Le CNPN, instance d’expertise scientifique et technique, s’est autosaisi pour rĂ©aliser cet avis global, mis en ligne au cĹ“ur de l’étĂ© et prĂ©sentĂ© dĂ©but septembre. « Nous constations une très forte hausse des dossiers photovoltaĂŻques avec une emprise de plus en plus importante sur des espaces naturels, explique Maxime Zucca, vice-prĂ©sident de la commission espèces et communautĂ©s biologiques du CNPN. Nous avons mĂŞme reçu des alertes de services de l’Etat pour nous dire qu’il se passait des choses alarmantes. Donner notre avis projet par projet ne suffisait pas Ă  enrayer la machine. Â»

Les experts soulignent, en prĂ©ambule, l’importance de dĂ©ployer des installations solaires pour se substituer aux sources d’énergies fossiles et donc lutter contre le dĂ©règlement climatique, l’une des principales menaces pour l’humanitĂ©. Mais ils rappellent Ă©galement que les scientifiques appellent Ă  traiter « de pair et avec la mĂŞme ambition Â» les crises du climat et de la perte du vivant. « La lutte contre le changement climatique, et la transition Ă©nergĂ©tique en particulier, ne doit pas conduire Ă  accĂ©lĂ©rer le dĂ©clin de la biodiversitĂ© Â», insistent-ils.

« Tendance au gigantisme Â»

L’énergie solaire, qui pose moins de problèmes d’acceptabilitĂ© que l’éolien, a connu un dĂ©veloppement important ces dernières annĂ©es. Plus de 200 000 installations ont Ă©tĂ© raccordĂ©es au rĂ©seau Ă©lectrique en 2023, soit plus du double qu’en 2022. Pour atteindre les objectifs fixĂ©s pour la fin de la dĂ©cennie, le rythme de dĂ©ploiement devrait encore presque doubler. Si toutes les sources d’énergie ont des consĂ©quences potentiellement importantes sur l’environnement, le CNPN note que l’un des « inconvĂ©nients majeurs Â» du solaire est qu’il s’agit de l’une des sources d’énergie qui « consomme le plus d’espace Â».

Dans son avis, l’instance s’inquiète d’une « tendance au gigantisme et Ă  des empiètements sur les milieux naturels Â» tels que des prairies, des forĂŞts, des zones humides, des lacs ou des espaces agricoles. RĂ©cemment, le projet Horizeo d’immense parc photovoltaĂŻque dans le massif des Landes, ou ceux situĂ©s sur la montagne de Lure, dans les Alpes-de-Haute-Provence, ont provoquĂ© de vives contestations. Mardi 4 septembre, des agriculteurs et un Ă©nergĂ©ticien ont annoncĂ© avoir reçu l’accord de la prĂ©fecture des Landes pour lancer l’un des plus vastes projets d’agrivoltaĂŻsme du pays.

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