LE MONDE 🔵 Paris 2024 : au cĂ©cifoot, l’art de gĂ©rer les informations pour exceller des Bleus, qualifiĂ©s pour la finale paralympique – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Paris 2024 : au cécifoot, l’art de gérer les informations pour exceller des Bleus, qualifiés pour la finale paralympique

L’équipe de France de cĂ©cifoot, lors de la demi-finale des Jeux paralympiques face Ă  la Colombie (victoire 1 Ă  0) Ă  Paris, le 5 septembre 2024.

Ils retrouvent la finale. Deux jours après avoir remportĂ© leur dernier match prĂ©liminaire, mardi, contre la Turquie (2-0), les joueurs de l’équipe de France de cĂ©cifoot se sont qualifiĂ©s pour la finale paralympique, jeudi 5 septembre, après ĂŞtre venus Ă  bout de la Colombie (1-0). Un rendez-vous que les Bleus n’ont pas connu depuis les Jeux de Londres, en 2012. Ils Ă©taient revenus de cette Ă©dition avec une mĂ©daille d’argent autour du cou après s’être inclinĂ©s face au BrĂ©sil (0-3). Samedi, ils dĂ©fieront les champions du monde argentins pour toucher l’or.

Ce sport, quasi inconnu en France, est sorti de l’ombre – à l’instar du goalball – lors de cette quinzaine paralympique. Les joueurs ont enflammé le public, dans un décor de rêve, au pied de la tour Eiffel. Comme lors de leurs quatre premières sessions, il alternera encouragements très sonores et silence total pour laisser les huit joueurs déficients visuels (seuls les gardiens sont voyants), masque sur les yeux, évoluer sur le terrain.

Car sur le terrain, les cĂ©cifootballeurs, comme les appelle le sĂ©lectionneur tricolore, Toussaint Akpweh, doivent Ă©couter le ballon dotĂ© de grelots, les informations du gardien pour dĂ©fendre au mieux, celles du guide qui se trouve derrière le but de l’équipe adverse et suivre les indications de l’entraĂ®neur. Sans compter les Ă©changes vocaux entre eux et les « voy Â» (« j’y vais Â», en espagnol) incessants que doit dire chaque joueur qui veut s’emparer du ballon. C’est la seule manière de faire connaĂ®tre sa position Ă  ses coĂ©quipiers. Beaucoup de bruits donc, et dans deux langues.

« Chaque seconde compte Â»

« Ils sont avant tout d’excellents joueurs de football, avec toutes les qualitĂ©s athlĂ©tiques, techniques, mentales, ou encore tactiques qui vont avec, insiste Toussaint Akpweh. Mais une cinquième composante s’y ajoute : la gestion de l’information. Lorsqu’un dĂ©ficient visuel sort de chez lui, il vaut mieux, par exemple, qu’il se concentre sur son trottoir plutĂ´t que sur le bruit du marteau-piqueur qui vient d’en face. Â» FrĂ©dĂ©ric Villeroux, le capitaine de cette Ă©quipe, ajoute : « Il y a entre sept et dix informations Ă  gĂ©rer simultanĂ©ment. C’est bien d’entendre les dix, mais il faut gĂ©rer la bonne. Sinon cela ne sert Ă  rien. Â»

Ce mĂ©canisme sensori-moteur du traitement de l’information est essentiel pour prendre des dĂ©cisions rapides. « C’est sĂ»r que nous [les non-voyants] avons une ouĂŻe très fine, tĂ©moigne GaĂ«l Rivière, joueur de l’équipe de France. Mais cela ne suffit pas. Par exemple, plus vite vous prĂ©venez les autres joueurs que vous avez la balle, plus vite ils savent comment se placer. De mĂŞme, plus vite vous leur dites que vous avez perdu la balle, plus vite ils le comprennent, et plus vite on ajuste la stratĂ©gie collective. Chaque seconde compte et chaque seconde perdue bĂ©nĂ©ficie Ă  l’équipe adverse. Â»

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