LE MONDE 🔵 Mineurs transgenres : familles et professionnels de santĂ© s’inquiètent de la mise en cause des parcours de soins – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Mineurs transgenres : familles et professionnels de santé s’inquiètent de la mise en cause des parcours de soins

« Alors on va nous demander de cacher nos enfants jusqu’à leurs 18 ans ? Â» Maryse Rizza, mère d’un adolescent transgenre, est aussi en colère qu’inquiète depuis qu’elle a pris connaissance du projet portĂ© par une frange du parti Les RĂ©publicains (LR). Dans un rapport sĂ©natorial consacrĂ© aux mineurs transgenres, dĂ©voilĂ© dans Le Figaro et Le Point le 18 mars, est prĂ´nĂ©e l’interdiction des traitements hormonaux et des bloqueurs de pubertĂ©, qui peuvent ĂŞtre prescrits pour lutter contre la dysphorie de genre (la souffrance liĂ©e Ă  l’inadĂ©quation entre le sexe de naissance et le genre ressenti).

La sĂ©natrice du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio, qui s’est autosaisie du sujet avec une quinzaine d’autres sĂ©nateurs de son groupe, prĂ©voit le dĂ©pĂ´t d’une proposition de loi en ce sens avant l’étĂ©. « Aujourd’hui on va trop vite, on oriente trop rapidement les jeunes vers une transition, il faut plutĂ´t les accompagner sur leur mal-ĂŞtre et favoriser les prises en charge psychiatriques Â», fait-elle valoir, en pointant un « phĂ©nomène prenant de l’ampleur dans les mĂ©dias et dans la vie publique Â», alors que « tous Â» les pays Ă©trangers, dit-elle, reculent dans la prescription de ces traitements. La sĂ©natrice assume d’avoir placĂ© ce travail parlementaire sous l’égide de l’Observatoire de la petite sirène, notoirement opposĂ© Ă  toute transition de genre chez les mineurs.

« Scandale sanitaire Â», « contagion sociale Â», « dĂ©transitions Â» douloureuses… Ces « chiffons rouges Â» reviennent au fil des 369 pages du rapport, sans qu’il puisse ĂŞtre rĂ©duit Ă  cela : il donne la parole Ă  une multiplicitĂ© d’acteurs et d’experts, en France comme Ă  l’international. Et pose, en creux, des questions qui mĂ©riteraient une rĂ©ponse approfondie : combien d’enfants sont concernĂ©s par la dysphorie de genre ? Combien, après leur transition, la regrettent ? Quelle est l’irrĂ©versibilitĂ© des traitements ? Mais les recommandations de ce rapport sont Ă  mille lieues du vĂ©cu dont tĂ©moignent les premiers concernĂ©s.

Prise en charge pluridisciplinaire

Maryse Rizza, qui est aussi prĂ©sidente de l’association Grandir trans, rassemblant 1 300 familles, compte parmi les 67 personnes auditionnĂ©es par les sĂ©nateurs. « C’est la panique, dit-elle. Si on va vers une proposition de loi qui interdit les bloqueurs, comment va-t-on faire ? Â» Son fils, aujourd’hui âgĂ© de 17 ans, a fait son coming out Ă  9 ans : « Il m’a dit qu’il Ă©tait en prison dans son corps, un corps de fille, se souvient-elle. Il y a une souffrance, Ă©norme, qui sort quand la transidentitĂ© est nommĂ©e. A l’époque, il disait juste “Je veux ĂŞtre un garçon, je suis un garçon”. Â»

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