LE MONDE 🔵 « Leurs paroles n’ont jamais aucun crĂ©dit » : l’impossible dialogue entre les patients en psychiatrie et les juges – Shango Media
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LE MONDE 🔵 « Leurs paroles n’ont jamais aucun crédit » : l’impossible dialogue entre les patients en psychiatrie et les juges

M. S. est venu accompagnĂ© d’infirmiers en blouse blanche au rez-de-chaussĂ©e du bâtiment de l’hĂ´pital psychiatrique Edouard-Toulouse, Ă  Marseille. Il est plutĂ´t volubile, mĂŞme si sa voix est pâteuse en raison des mĂ©dicaments prescrits Ă  haute dose. M. S. dĂ©crit les conditions de son hospitalisation en psychiatrie depuis neuf jours. Les pompiers ont dĂ©barquĂ© chez lui, relate-t-il, et l’ont emmenĂ© Ă  l’hĂ´pital. Dans la nuit, il s’était mis Ă  faire le mĂ©nage bruyamment, dĂ©plaçant des meubles. « C’était 2 heures du matin. Les cancrelats, je voulais les exterminer. Peut-ĂŞtre que ça a inquiĂ©tĂ© ma mère. Â»

PrĂ©paration des mĂ©dicaments pour la nuit au sein de l’unitĂ© de soins intensifs en psychiatrie du CHU de Montpellier, le 26 novembre 2024.

Quelques jours plus tĂ´t, le trentenaire avait manquĂ© son dernier rendez-vous chez son mĂ©decin psychiatre. Sa mère a prĂ©venu les secours puis signĂ© les papiers pour son hospitalisation sans consentement. « Des infirmiers m’ont dit que j’étais violent, mais je n’ai pas de souvenirs. Aujourd’hui, je suis stable, je prends mon traitement et je ne comprends pas pourquoi on me garde alors qu’on a mis en place des rendez-vous rĂ©guliers Â», indique-t-il en Ă©voquant le diagnostic de bipolaritĂ© formulĂ© par les mĂ©decins. « Quand on rigole, on me dit que c’est la maladie qui survient, mais ils veulent que je reste en dĂ©pression ? Â», questionne M. S., père de deux enfants, en attente d’une pension d’invaliditĂ©. Avant d’apporter sa propre apprĂ©ciation : « Ils veulent que je sois toujours sĂ©datĂ©. Â»

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