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LE MONDE 🔵 Le moteur franco-allemand au point mort

Le ministre de la défense allemand, Boris Pistorius, et son homologue français, Sébastien Lecornu, lors d’une réunion des ministres européens de la défense, à Berlin, le 25 novembre 2024.

Le malaise Ă©tait perceptible mĂŞme dans ce rendez-vous censĂ© nourrir la relation franco-allemande, Ă  deux pas de la porte de Brandebourg. Lors d’une confĂ©rence sur l’avenir de l’Europe rĂ©unissant politiques et experts venus des deux rives du Rhin, jeudi 28 et vendredi 29 novembre Ă  Berlin, l’état du tandem Ă©tait de toutes les conversations, Ă  dĂ©faut d’être franchement Ă©voquĂ© dans les interventions publiques. « C’est bien de vous voir ensemble Â», a plaisantĂ© un spectateur, avant d’adresser une question aux conseillers Europe du prĂ©sident Emmanuel Macron et du chancelier Olaf Scholz, assis cĂ´te Ă  cĂ´te, qui intervenaient dans une session sur l’élargissement de l’Union europĂ©enne.

La victoire de Donald Trump aux Etats-Unis et l’intensification des combats en Ukraine ont certes suscitĂ© les mĂŞmes rĂ©actions Ă  Paris et Ă  Berlin : l’Europe doit s’unir et se renforcer. Mais pour quoi faire ? En France et en Allemagne, la situation politique intĂ©rieure paralyse la prise de dĂ©cision commune et la capacitĂ© Ă  se projeter ensemble.

« La dynamique a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e avec la dissolution de l’AssemblĂ©e nationale Â», rĂ©sume un diplomate allemand, pour qui « la France et l’Allemagne ont la responsabilitĂ©, dans un moment de rupture, de relancer le projet europĂ©en Â». Après la dissolution dĂ©cidĂ©e par Emmanuel Macron le 9 juin, puis l’éclatement de la coalition au pouvoir Ă  Berlin, le 6 novembre, le leadership des deux pays sur la scène europĂ©enne est considĂ©rablement affaibli.

Raréfaction des échanges

Depuis plusieurs semaines, il est question d’un dĂ©placement de Michel Barnier Ă  Berlin, sans cesse reportĂ©. Des rendez-vous entre ministres des deux pays ont Ă©tĂ© Ă©galement dĂ©programmĂ©s, tout comme le conseil des ministres franco-allemand qui Ă©tait prĂ©vu en janvier 2025, Ă  quelques semaines des lĂ©gislatives anticipĂ©es du 23 fĂ©vrier en Allemagne. « CĂ´tĂ© allemand, on se demande s’il y aura encore un gouvernement français en place en dĂ©but d’annĂ©e, et cĂ´tĂ© français, on n’a pas envie de le faire avec un gouvernement finissant Â», observe Paul Maurice, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© d’études des relations franco-allemandes, au sein de l’Institut français des relations internationales.

Tandis que Berlin entre en campagne Ă©lectorale, la survie de l’exĂ©cutif, Ă  Paris, est suspendue au bon vouloir des oppositions, avec une situation budgĂ©taire critique qui inquiète beaucoup en Allemagne. « On attend toujours de voir la direction que va prendre Barnier sur le budget, commente le dĂ©putĂ© social-dĂ©mocrate Nils Schmid, proche du chancelier allemand. Pour l’Allemagne, c’est un sujet d’inquiĂ©tude de savoir si le gouvernement français aura une capacitĂ© Ă  agir. La situation budgĂ©taire en France est pire qu’en Italie ou en Grèce. Â»

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