LE MONDE 🔵 « Le droit au logement rĂ©gresse », critique la Commission nationale consultative des droits de l’homme – Shango Media
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LE MONDE 🔵 « Le droit au logement régresse », critique la Commission nationale consultative des droits de l’homme

Lors d’une confĂ©rence de presse sur l’état du logement en France, organisĂ©e par les associations de la plateforme logement pour tou-te-s, devant le ministère de la transition Ă©cologique et de la cohĂ©sion des territoires, Ă  Paris, le 21 mars 2024.

C’est un avis particulièrement nourri, et critique, sur la situation du droit au logement qu’a adoptĂ©, Ă  l’unanimitĂ©, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), jeudi 28 mars. « MalgrĂ© quelques avancĂ©es lĂ©gislatives, on constate que depuis notre avis de 2016 sur le sujet, le droit au logement suffisant a rĂ©gressĂ©. Et que les mĂ©nages les plus pauvres sont ceux qui ont le plus de difficultĂ©s Ă  se loger, y compris dans le logement social Â», rĂ©sume Jean-Marie Burguburu, prĂ©sident de cette institution indĂ©pendante fondĂ©e en 1947 pour protĂ©ger les droits de l’homme, accrĂ©ditĂ©e auprès des Nations unies.

« Le droit Ă  un logement convenable fait partie des droits fondamentaux, et il conditionne d’autres droits, tel que celui Ă  une vie privĂ©e et familiale, Ă  la santĂ©, au travail et Ă  l’éducation Â», rappelle Florence Gheorghin, reprĂ©sentante de l’association ATD Quart Monde au sein de la CNCDH et rapporteure de cet avis. « Les manquements de la France Ă  ce sujet lui ont valu d’être interpellĂ©e vigoureusement par les reprĂ©sentants de l’ONU lors d’une visite en 2019 et Ă  trois reprises en 2023, mais le gouvernement n’a pas inflĂ©chi ses choix Â», poursuit-elle.

Premier constat de ce texte de 99 pages : « les insuffisances persistantes dans le recueil des donnĂ©es sur le logement compromettent la pertinence de l’action publique Â». La dernière enquĂŞte nationale sur le logement menĂ©e par l’Insee remonte Ă  2013 – la CNCDH recommande pour sa part de la rĂ©aliser tous les quatre Ă  six ans, comme c’était auparavant le cas – ; l’enquĂŞte consacrĂ©e au sans-abrisme, qui date de 2012, ne va ĂŞtre reconduite que cette annĂ©e ; s’y ajoute un dĂ©ficit de chiffres concernant les dĂ©partements et rĂ©gions d’outre-mer, pourtant très touchĂ©s par le mal-logement.

« Discrimination systĂ©mique Â»

L’avis souligne aussi le « manque de fiabilitĂ© des donnĂ©es Â» du système d’enregistrement des demandes de logement social, la connaissance trop partielle des parcs de logements vacants, de logements indĂ©cents et de logements accessibles aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite ou Ă  besoins spĂ©cifiques.

Deuxième constat, qui s’appuie sur une quinzaine d’auditions et de nombreuses statistiques publiques et rapports (Eurostat, Insee…) : le mal-logement s’est aggravĂ© depuis 2016. Un Français sur cinq n’est pas satisfait de ses conditions d’habitation ; 18 % vivent dans un logement pouvant ĂŞtre considĂ©rĂ© comme insalubre ; la financiarisation du logement va croissant – les prix dans l’ancien ont bondi de 225 % en vingt ans quand les revenus des mĂ©nages ne progressaient que de 29 %, les locations touristiques ont explosĂ© au dĂ©triment de la location Ă  l’annĂ©e, moins rĂ©munĂ©ratrice pour les propriĂ©taires…

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