LE MONDE 🔵 Le combat du maire d’Ouessant contre « le moule » imposĂ© par l’Etat – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Le combat du maire d’Ouessant contre « le moule » imposé par l’Etat

La ministre dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  la ruralitĂ©, Françoise Gatel, a souvent donnĂ© l’exemple du maire d’Ouessant pour illustrer « l’impasse Â» dans laquelle les contraintes administratives poussent les Ă©lus locaux. Souhaitant faire revenir des agriculteurs sur son Ă®le finistĂ©rienne, Denis Palluel (gauche) voulait mettre Ă  leur disposition une salle de traite pour les vaches. Sauf que, loi littoral oblige, « ils n’ont pas pu construire d’étable, expliquait Mme Gatel. Comment vous faites ? Les vaches, elles n’allaient pas repartir… Â»

Le maire d’Ouessant, les vaches et l’Etat. Une belle histoire, cependant un peu arrangĂ©e par Françoise Gatel. Certes, le maire voulait attirer des Ă©leveurs après que les derniers exploitants agricoles ont disparu de l’île il y a trente ans. Le projet ne prĂ©sente que des avantages : autonomie alimentaire par rapport au continent, entretien des paysages, nouveaux habitants, deux enfants de plus Ă  l’école… En effet, il Ă©tait impossible de construire une salle de traite « en dur Â». Le seul lieu oĂą la loi littoral permettait qu’elle soit installĂ©e Ă©tait situĂ© dans un pĂ©rimètre protĂ©geant le ravitaillement en eau potable de l’île. « On Ă©tait coincĂ©, explique Denis Palluel. Mais l’un des candidats [Ă  l’installation] proposait un Ă©levage de vaches rustiques, qui restent dehors toute l’annĂ©e et sont traites au champ avec une salle de traite sur roues. Ça permettait de rebondir. La situation pousse Ă  ĂŞtre crĂ©atif et imaginatif. Â»

La « situation Â», c’est l’enchevĂŞtrement de règles dont, partout en France, les maires se plaignent. Leur congrès annuel, du 19 au 21 novembre 2024 Ă  Paris, a Ă©tĂ© l’occasion de le rĂ©pĂ©ter. Or, Ouessant est, de ce point de vue, un symbole. Depuis qu’il est Ă©lu, en 1995, « tout s’est complexifiĂ© Â», tĂ©moigne M. Palluel, qui constate « l’accumulation des normes et le dĂ©sengagement de l’Etat Â». Avant que ne prospère cette lande rĂ©glementaire, « c’était Ă  la bonne franquette Â», soupire-t-il.

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