LE MONDE 🔵 La Nouvelle-CalĂ©donie s’enfonce dans la crise politique – Shango Media
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LE MONDE 🔵 La Nouvelle-Calédonie s’enfonce dans la crise politique

Une manifestation devant le Congrès de NoumĂ©a, après l’appel des groupes Loyalistes et Rassemblement, le 28 mars 2024.

Il règne depuis plusieurs jours une drĂ´le d’atmosphère en Nouvelle-CalĂ©donie. Dans ce petit territoire peuplĂ© d’à peine 270 000 habitants, indĂ©pendantistes et non-indĂ©pendantistes ont certes des positions diamĂ©tralement opposĂ©es, mais ils travaillent chaque jour main dans la main depuis la signature de l’accord de NoumĂ©a en 1998, qui a imposĂ© un gouvernement collĂ©gial, reprĂ©sentant toutes les sensibilitĂ©s disposant de sièges au Congrès, l’assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante de l’archipel.

Mais, depuis jeudi 21 mars, les uns et les autres ne se croisent plus. Ce jour-lĂ , les Ă©lus des groupes Loyalistes (Renaissance) et Rassemblement (Les RĂ©publicains) ont claquĂ© la porte du Congrès et du gouvernement local. Un coup d’éclat qui va bien au-delĂ  de la politique de la chaise vide : « Nous serons dĂ©sormais dehors pour les sĂ©ances publiques : sur les marches, face Ă  vous Â», lançait Sonia Backès, cheffe de file des loyalistes et prĂ©sidente de la province Sud, avant de quitter l’HĂ©micycle.

Une dĂ©claration actĂ©e une semaine plus tard. Jeudi 28 mars, 3 800 personnes se sont mobilisĂ©es devant le Congrès, rĂ©pondant prĂ©sent Ă  l’appel des non-indĂ©pendantistes. Les revendications ? La fin des rĂ©formes fiscales menĂ©es par le prĂ©sident indĂ©pendantiste du gouvernement, Louis Mapou, et surtout un mĂ©contentement, qui trouve sa source dans l’actualitĂ© nationale.

Coup de chaud

A 17 000 kilomètres de NoumĂ©a, le ministre de l’intĂ©rieur et des outre-mer, GĂ©rald Darmanin, faute d’obtenir un accord local sur un nouveau statut du territoire, a engagĂ© une rĂ©forme constitutionnelle, actuellement Ă  l’étude au SĂ©nat, visant Ă  modifier le corps Ă©lectoral pour les Ă©lections provinciales. Au total, environ 40 000 personnes ne peuvent participer aux Ă©lections, actuellement rĂ©servĂ©es aux natifs et rĂ©sidents de très longue date. A l’origine, la mesure avait pour but d’éviter de noyer la revendication autochtone et indĂ©pendantiste sous le vote d’arrivants de fraĂ®che date sans lien rĂ©el avec le pays. Mais, avec le temps, ce sont dĂ©sormais des rĂ©sidents de dix, vingt ou trente ans qui sont exclus de ce corps Ă©lectoral.

Le texte assouplit donc la durée de résidence pour pouvoir s’exprimer à ce scrutin crucial, puisqu’il détermine la représentativité au Congrès, qui élit le gouvernement. Une mesure réclamée de longue date par les loyalistes, mais à laquelle les indépendantistes sont opposés. Le corps électoral restreint est, pour ces derniers, un atout précieux lors de discussions sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie. En échange de son assouplissement, ils souhaiteraient obtenir le maintien du droit à l’autodétermination et un nouveau référendum sur l’indépendance.

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