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LE MONDE 🔵 Gabriel Attal quitte Matignon et prend date pour l’avenir

Le premier ministre sortant, Gabriel Attal, quitte Matignon, après la cérémonie de passation des pouvoirs, le 5 septembre 2024.

« Je peux dire quelques mots, lĂ  ? Â» Depuis le perron de Matignon, Michel Barnier s’impatiente gentiment. Ce jeudi 5 septembre, le premier ministre le plus âgĂ© de la Ve RĂ©publique croise le plus jeune. Le premier, 73 ans, nommĂ© quelques heures plus tĂ´t, prend ses fonctions, le second, 35 ans, les quitte. « Après le Club Mickey, l’ère est aux boomers ! Â», ricane un confident d’Emmanuel Macron.

Mais avant de partir, Gabriel Attal a quelques mots Ă  dire. Trop, aux yeux de l’ancien commissaire europĂ©en ? Après vingt minutes de discours, la foule, nombreuse, amassĂ©e dans la cour de l’hĂ´tel de Matignon, applaudit Ă  tout rompre le trentenaire que la presse anglo-saxonne a longtemps surnommĂ© « le bĂ©bĂ© Macron Â».

Un brin d’amertume flotte dans l’atmosphère. Gabriel Attal, chargĂ© de la gestion des affaires courantes depuis le 16 juillet, n’a jamais digĂ©rĂ© la dissolution de l’AssemblĂ©e nationale, prononcĂ©e le 9 juin par le chef de l’Etat. La dĂ©cision prĂ©sidentielle a stoppĂ© net son ascension fulgurante, mettant un terme Ă  son bail dĂ©marrĂ© le 9 janvier. « Huit mois, c’est court. C’est trop court. Il y a une frustration Â», admet l’élu de Vanves (Hauts-de-Seine), qui s’apprĂŞte Ă  rejoindre l’AssemblĂ©e nationale pour prendre Ă  plein temps la prĂ©sidence du groupe des dĂ©putĂ©s macronistes.

En ce temps imparti, le dĂ©sormais ex-premier ministre Ă©numère les chantiers entrepris (dĂ©smicardisation, lutte contre la dĂ©linquance des mineurs, Ă©cologie…), tout en reconnaissant que rien n’a abouti. « Dans d’autres circonstances, nous aurions menĂ© ce travail Ă  bon port Â», croit-il. Puis, assumant le culot de la jeunesse, il lâche Ă  son successeur : « Les mesures sont sur votre bureau Â», imaginant que Michel Barnier pourrait finir son travail.

Le premier ministre sortant, Gabriel Attal, salue son successeur, Michel Barnier, lors de la cĂ©rĂ©monie de passation des pouvoirs, le 5 septembre 2024.

« La politique française est malade Â»

Gabriel Attal tourne une page. Et prend date. « L’avenir nous appartient Â», lance-t-il, comme gonflĂ© d’ambition, dans un discours « très personnel Â» qu’il a, aux dires de son entourage, Ă©crit lui-mĂŞme. L’ex-premier ministre emprunte mĂŞme les accents d’un candidat en campagne pour clamer son amour du pays et de ses concitoyens. « Je veux dire aux Français combien je les aime ! Â», dit-il, vantant ce peuple « viscĂ©ralement indomptable Â».

Les cinquante jours qui ont suivi le rĂ©sultat des lĂ©gislatives ont offert un spectacle politique dĂ©solant, dominĂ© par les chicaneries partisanes et les calculs politiciens. « Oui, dit-il, la politique française est malade. Â» Mais, « je crois que la guĂ©rison est possible Â», ajoute-t-il, comme s’il faisait partie de la solution, avant de se lancer dans une ode Ă  la libertĂ©. Une libertĂ© retrouvĂ©e après avoir Ă©tĂ© sous l’autoritĂ© d’Emmanuel Macron. « Quelle plus belle valeur que la libertĂ© ! Â», conclut-il, dĂ©finitivement affranchi du chef de l’Etat et prĂŞt Ă  prendre son envol.

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