LE MONDE 🔵 En Tunisie, le candidat Ă  la prĂ©sidentielle Ayachi Zammel a Ă©tĂ© placĂ© en dĂ©tention provisoire – Shango Media
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LE MONDE 🔵 En Tunisie, le candidat à la présidentielle Ayachi Zammel a été placé en détention provisoire

Le prĂ©sident du mouvement d’opposition tunisien Azimoun, Ayachi Zammel, lors d’une confĂ©rence de presse, Ă  Tunis, le 16 juillet 2024.

Il est l’un des trois candidats qui a Ă©tĂ© autorisĂ©, par la commission Ă©lectorale, Ă  se prĂ©senter Ă  l’élection prĂ©sidentielle du 6 octobre. Mais l’ancien dĂ©putĂ© Ayachi Zammel a Ă©tĂ© placĂ© en dĂ©tention provisoire en Tunisie, mercredi 4 septembre, dans le cadre d’une enquĂŞte pour des soupçons de « falsification de parrainages Â», ont annoncĂ© ses avocats.

AgĂ© de 43 ans, M. Zammel a Ă©tĂ© interpellĂ© puis placĂ© en garde Ă  vue lundi. Cet industriel, chef du petit parti libĂ©ral peu connu baptisĂ© Azimoun, fait l’objet d’un mandat de dĂ©pĂ´t depuis mercredi et doit comparaĂ®tre jeudi devant le tribunal de La Manouba, a fait savoir son Ă©quipe juridique dans un communiquĂ©.

Cette dĂ©cision intervient après l’exclusion de la course de trois autres candidats, considĂ©rĂ©s comme des rivaux sĂ©rieux du prĂ©sident sortant, KaĂŻs SaĂŻed – en lice pour un second mandat –, par l’AutoritĂ© Ă©lectorale (ISIE) en dĂ©but de semaine. Le prĂ©sident, Ă©lu dĂ©mocratiquement en 2019, est accusĂ© de dĂ©rive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021 par lequel il s’est octroyĂ© les pleins pouvoirs.

« RĂ©pression accrue de la dissidence Â», selon HRW

Ayachi Zammel fait partie des trois candidats retenus dans la liste « dĂ©finitive Â» dĂ©voilĂ©e lundi par l’ISIE, aux cĂ´tĂ©s de M. SaĂŻed et de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien dĂ©putĂ© de la gauche panarabiste. La justice tunisienne lui reproche d’avoir enfreint les règles sur les parrainages, comme les trois candidats Ă©cartĂ©s par l’ISIE, malgrĂ© la dĂ©cision la semaine passĂ©e du tribunal administratif de les rĂ©intĂ©grer dans la course prĂ©sidentielle.

Abdellatif Mekki, ancien dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennahda, Mondher ZenaĂŻdi, ancien ministre du rĂ©gime Ben Ali, et Imed DaĂŻmi, conseiller de l’ex-prĂ©sident Moncef Marzouki, Ă©galement proche d’Ennahda, avaient Ă©tĂ© disqualifiĂ©s le 10 aoĂ»t avec quatorze autres postulants, notamment pour manque de parrainages suffisants. L’ISIE a justifiĂ© son rejet des dĂ©cisions du tribunal administratif par un vice de forme, Ă  savoir une notification au-delĂ  d’un dĂ©lai lĂ©gal de quarante-huit heures.

Mercredi soir, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelĂ© l’ISIE Ă  « revenir immĂ©diatement sur sa dĂ©cision et Ă  mettre fin Ă  son ingĂ©rence politique dans l’élection Â», soulignant que les jugements du tribunal administratif sont « juridiquement contraignants Â». « Au lieu de garantir l’intĂ©gritĂ© Â», l’ISIE, dont les membres ont Ă©tĂ© « nommĂ©s par le prĂ©sident Â», « est intervenue pour fausser le scrutin en faveur de SaĂŻed Â», a fustigĂ© HRW.

DĂ©nonçant « une rĂ©pression accrue de la dissidence, un musellement des mĂ©dias et des attaques continues contre l’indĂ©pendance de la justice Â», HRW a estimĂ© que le scrutin du 6 octobre est devenu « une parodie du droit des Tunisiens Ă  des Ă©lections libres et Ă©quitables Â».

Mercredi, neuf partis politiques et neuf ONG, parmi lesquelles la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ont annoncĂ© la crĂ©ation d’un RĂ©seau tunisien de dĂ©fense des droits et des libertĂ©s, qui, selon les ONG locales et internationales, ont rĂ©gressĂ© dans le pays depuis l’étĂ© 2021. La veille, la centrale syndicale UGTT a qualifiĂ© d’« illĂ©gale Â» la dĂ©cision de l’ISIE, qui reprĂ©sente, Ă  ses yeux, « l’application d’une dĂ©cision politique Â» et « une orientation partiale qui aura une influence prĂ©alable sur les rĂ©sultats Â» de la prĂ©sidentielle.

Le Monde avec AFP

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