LE MONDE 🔵 Discours de Michel Barnier : le premier ministre veut afficher sa fermetĂ© dans le domaine de la justice – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Discours de Michel Barnier : le premier ministre veut afficher sa fermeté dans le domaine de la justice

Le premier ministre, Michel Barnier, s’apprĂŞte Ă  prononcer son discours de politique gĂ©nĂ©rale, Ă  l’AssemblĂ©e nationale, Ă  Paris, le 1er octobre 2024.

C’est un peu la quadrature du cercle. Comment assurer une rĂ©ponse pĂ©nale efficace, construire des places de prison, tout en respectant un objectif de rĂ©duction des dĂ©penses ? Lors de sa dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale, mardi 1er octobre, le premier ministre, Michel Barnier, n’a pas rĂ©solu cette complexe Ă©quation. Il a, en revanche, affichĂ© un volontarisme certain quant Ă  l’exĂ©cution des peines.

« Il est nĂ©cessaire que les jugements soient respectĂ©s, que les peines soient exĂ©cutĂ©es sans ĂŞtre transformĂ©es au risque de faire perdre toute crĂ©dibilitĂ© Ă  la rĂ©ponse pĂ©nale Â», a-t-il notamment dĂ©clarĂ©. Sans le dire ouvertement, M. Barnier se place ainsi dans les pas de Bruno Retailleau, ministre de l’intĂ©rieur, issu de l’aile droite des RĂ©publicains (LR). Ce dernier avait, en effet, critiquĂ©, le 23 septembre sur TF1, « un droit Ă  l’inexĂ©cution des peines Â». Ce Ă  quoi s’était opposĂ© Didier Migaud, le ministre de la justice. A raison : selon les chiffres de son ministère pour l’annĂ©e 2023, les peines de prison ferme sont exĂ©cutĂ©es Ă  95 %.

Pour renforcer ce sentiment d’« exĂ©cution des peines Â», Michel Barnier a prĂ´nĂ© la crĂ©ation de « peines de prison courtes, immĂ©diatement exĂ©cutĂ©es Â», pour certains dĂ©lits. Une revendication portĂ©e notamment par le syndicat minoritaire, UnitĂ© Magistrats, affiliĂ© Ă  Force ouvrière. Bruno Retailleau, lorsqu’il Ă©tait sĂ©nateur LR de VendĂ©e, avait aussi dĂ©fendu cette solution. L’idĂ©e est de compter sur la dimension « pĂ©dagogique Â» de la peine, de susciter un « Ă©lectrochoc Â». Le chef du gouvernement s’est aussi prononcĂ© pour « rĂ©viser les conditions d’octroi du sursis Â» et pour « limiter les possibilitĂ©s de rĂ©duction ou d’amĂ©nagement de peines Â».

Une chose est sĂ»re : ces « courtes peines Â» pourraient bien rendre caduque la rĂ©forme des peines, entrĂ©e en vigueur en 2020. Ce texte posait qu’on ne pouvait prononcer une peine de moins d’un mois. Et qu’elle devait ĂŞtre amĂ©nagĂ©e jusqu’à six mois.

Budget en baisse

Cette prĂ©fĂ©rence, donc, pour le « tout-carcĂ©ral Â» semble compliquĂ©e Ă  mettre en Ĺ“uvre, tant la situation dans les prisons françaises est tendue. Avec près de 79 000 dĂ©tenus pour 62 000 places disponibles au 1er septembre, la densitĂ© globale atteint 127,3 %, avec, parfois, des pointes Ă  200 % ou plus dans dix-sept Ă©tablissements ou quartiers. En outre, 3 600 dĂ©tenus sont mĂŞmes contraints de dormir sur un matelas au sol.

M. Barnier a conscience de cette difficultĂ©. Il a ainsi promis, pour assurer la rĂ©ponse pĂ©nale et pour assurer « la dignitĂ© des conditions de dĂ©tention Â», « plus de place de prison Â». Il n’a pas, en revanche, donnĂ© le nombre exact et il ne s’est pas rĂ©fĂ©rĂ© au plan de construction de 15 000 places de prison Ă  l’horizon 2027, lancĂ© par Eric Dupond-Moretti, ancien garde des sceaux.

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