LE MONDE 🔵 Baltimore tente de surmonter le coup dur Ă©conomique de son pont effondrĂ© et de son port bloquĂ© – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Baltimore tente de surmonter le coup dur économique de son pont effondré et de son port bloqué

Les grues du port de Baltimore Ă  l’arrĂŞt Ă  la suite de l’effondrement du plus grand pont de la mĂ©tropole du Maryland, le 27 mars 2024.

C’était en aoĂ»t 2023. Le port de Baltimore (Maryland) se rĂ©jouissait de recevoir l’Evergreen-Ever-Max, un cargo de 165 000 tonnes capable de transporter plus de 15 400 conteneurs. « Pourquoi ces Ă©normes [navires] veulent faire escale au port de Baltimore ? Ce n’est un secret pour personne, avait saluĂ© le secrĂ©taire aux transports de l’Etat, Paul Wiedefeld. [Les compagnies maritimes] savent que le port est une infrastructure prĂ©cieuse et un partenaire formidable pour dĂ©placer efficacement les marchandises Ă  travers l’Etat et dans toute la rĂ©gion. Â» Et de se rĂ©jouir du chenal de 15 mètres de profondeur et des gigantesques grues capables de dĂ©charger de telles cargaisons.

Six mois plus tard, un autre cargo, avec une capacitĂ© de seulement 10 000 conteneurs mais presque aussi monstrueux, le Dali, a crĂ©Ă© la catastrophe, percutant une pile du pont Francis-Scott-Key franchissant la baie, lequel s’est effondrĂ©, mardi 26 mars vers 1 h 30 du matin. Baltimore et les Etats-Unis s’interrogent dĂ©sormais sur ce qui Ă©tait encore un motif de satisfaction Ă  l’étĂ© 2023.

Il y a d’abord la question de la taille des navires qui n’a cessĂ© d’augmenter au fil des ans, surtout depuis que le gabarit du canal de Panama a Ă©tĂ© Ă©largi en 2016. Baltimore s’était Ă©quipĂ© pour recevoir ces gĂ©ants des mers. Etait-ce finalement une bonne chose ? Ensuite, arrive le sujet de la soliditĂ© du pont. Celui-ci a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© en 1977 et n’a pas Ă©tĂ© spĂ©cialement conçu pour rĂ©sister Ă  ce type d’accident, alors que le chenal ne comportait pas de protections. Avec une travĂ©e principale de 400 mètres, c’était le deuxième plus long pont Ă  treillis continu des Etats-Unis.

L’accident, qui a fait six disparus, dĂ©sormais prĂ©sumĂ©s dĂ©cĂ©dĂ©s, relance un dĂ©bat ancien sur la vĂ©tustĂ© des infrastructures amĂ©ricaines, en particulier celle des ponts, mĂŞme si on voit mal comment n’importe quel ouvrage en acier aurait pu rĂ©sister Ă  un tel impact. Selon un rapport 2021 de l’American Society of Civil Engeneers, 42 % des 617 000 ponts amĂ©ricains ont au moins 50 ans d’âge et 7,5 % d’entre eux sont considĂ©rĂ©s comme structurellement dĂ©ficients, alors que 178 millions de vĂ©hicules les traversent chaque jour. Toutefois, la dernière catastrophe mortelle recensĂ©e par la presse remonte Ă  2007, lorsque s’effondra un pont sur le Mississippi Ă  Minneapolis (Minnesota), faisant 13 morts. Le cas est donc exceptionnel.

Les travaux vont durer des mois, voire des semestres. « Le gouvernement fĂ©dĂ©ral paiera la totalitĂ© du coĂ»t de la reconstruction de ce pont, et j’espère que le Congrès soutiendra mes efforts Â», a promis le prĂ©sident Joe Biden, en pleine campagne Ă©lectorale, ajoutant que « le trafic maritime dans le port de Baltimore a Ă©tĂ© suspendu jusqu’à nouvel ordre. Et nous devrons dĂ©gager ce canal avant qu’il puisse reprendre Â».

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