LE MONDE 🔵 Alimentation : les Britanniques nĂ©s après la fin du rationnement de sucre en 1953 davantage sujets Ă  des maladies chroniques – Shango Media
General-FRNews-FRONT-FR

LE MONDE 🔵 Alimentation : les Britanniques nés après la fin du rationnement de sucre en 1953 davantage sujets à des maladies chroniques

Un rayonnage de boĂ®tes de cĂ©rĂ©ales pour le petit dĂ©jeuner dans un supermarchĂ©, Ă  Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-RhĂ´ne), le 3 novembre 2022.

Alors que le dĂ©bat sur la taxation du sucre dans les produits transformĂ©s est relancĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale, Ă  l’occasion de l’examen du projet de loi de financement de la SĂ©curitĂ© sociale, une Ă©tude parue jeudi 31 octobre dans Science pourrait donner du grain Ă  moudre aux dĂ©putĂ©s et aux ministres du gouvernement Barnier, qui ont affichĂ© des avis divergents sur le principe d’une nouvelle taxe et devraient en dĂ©battre dans l’HĂ©micycle lundi 4 novembre.

Cette Ă©tude, menĂ©e par des chercheurs amĂ©ricains des universitĂ©s de Californie du Sud, de Chicago et de Berkeley, vise Ă  mieux comprendre l’impact de la consommation de sucre sur le risque de survenue de maladies chroniques, notamment le diabète et l’hypertension. Pour caractĂ©riser ce lien, c’est vers l’histoire contemporaine que se sont tournĂ©s les chercheurs, en Ă©tudiant une pĂ©riode oĂą les populations ont connu un changement radical de comportement alimentaire : la levĂ©e du rationnement dans le Royaume-Uni des annĂ©es 1950.

Après-guerre, la plupart des denrĂ©es alimentaires Ă©taient en effet rationnĂ©es. Les restrictions ont progressivement Ă©tĂ© levĂ©es dans la première moitiĂ© des annĂ©es 1950. Celles sur le sucre – qui limitaient les apports en sucres libres Ă  moins de 40 grammes (g) pour les adultes, 15 g pour les enfants, et aucun sucre pour les nourrissons, soit Ă  peu près les recommandations actuelles de la plupart des agences de santĂ© publique – ont Ă©tĂ© supprimĂ©es en septembre 1953. De façon quasi immĂ©diate, les ventes de sucre ont doublĂ© dès la première annĂ©e, alors que pour les autres denrĂ©es alimentaires dĂ©rationnĂ©es les niveaux de consommation sont restĂ©s relativement stables – seule exception, le retour Ă  la consommation de beurre après des annĂ©es de substitution par la margarine.

Laps de temps court

Or, constate l’étude publiĂ©e dans Science, cette soudaine hausse de consommation de sucre chez les Britanniques en 1953 pourrait avoir eu des consĂ©quences de long terme sur leur santĂ©. Les chercheurs se sont appuyĂ©s sur les donnĂ©es du UK Biobank, une vaste base de donnĂ©es mĂ©dicale, qui suit quelque 500 000 volontaires. Parmi eux, un peu plus de 60 000 personnes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es comme nĂ©es entre octobre 1951 et mars 1956, soit mille jours avant la levĂ©e du rationnement du sucre et mille jours après.

Les chercheurs ont ainsi dĂ©fini un premier groupe d’individus qui ont Ă©tĂ© « rationnĂ©s Â» in utero et durant leurs tout premiers mois de vie, et un second groupe qui a Ă©tĂ© davantage exposĂ© Ă  la consommation de sucre, les donnĂ©es gĂ©nĂ©rales disponibles sur le Royaume-Uni suggĂ©rant un doublement de la consommation. Ce laps de temps court a Ă©tĂ© choisi en formulant l’hypothèse que ces deux groupes d’individus ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  un environnement alimentaire relativement similaire, avec des prix constants, et que l’exposition au sucre constitue la principale variable diffĂ©renciante.

Il vous reste 45.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Bouton retour en haut de la page
Fermer