LE MONDE 🔵 AgrĂ©ment d’Anticor : Gabriel Attal sommĂ© par la justice de prendre position dans les vingt-quatre heures – Shango Media
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LE MONDE 🔵 Agrément d’Anticor : Gabriel Attal sommé par la justice de prendre position dans les vingt-quatre heures

VĂ©ritable guerre des nerfs, le feuilleton Anticor semble s’étirer Ă  l’infini. Mercredi 4 septembre, le tribunal administratif de Paris a rendu une nouvelle dĂ©cision en faveur de l’association anticorruption. Laquelle cherche vainement Ă  rĂ©cupĂ©rer, auprès du gouvernement, son agrĂ©ment, sĂ©same qui lui permettait entre 2015 et 2023 de se constituer partie civile, notamment en cas d’inaction du parquet, dans les affaires d’atteinte Ă  la probitĂ©.

Dans son ordonnance de rĂ©fĂ©rĂ©, le tribunal administratif a ordonnĂ© au premier ministre dĂ©missionnaire, Gabriel Attal, de « rĂ©examiner la demande d’agrĂ©ment prĂ©sentĂ©e Â» en janvier par Anticor « dans un dĂ©lai de vingt-quatre heures Â», « sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard Ă  l’expiration de ce dĂ©lai Â». Il enjoint Ă  Matignon de prendre ainsi position et de motiver sa dĂ©cision.

La mĂŞme juridiction avait dĂ©jĂ  sommĂ© le premier ministre de le faire dans une ordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© du 9 aoĂ»t. Alors qu’il Ă©tait censĂ© trancher cette question dans un dĂ©lai de quinze jours, Gabriel Attal ne l’a pas fait.

Stratégie du silence

« Le non-respect d’une dĂ©cision de justice par le gouvernement de la RĂ©publique française est grave et inquiĂ©tant, rĂ©agit Paul Cassia, prĂ©sident d’Anticor. Le premier ministre s’est empĂŞtrĂ© dans des illĂ©galitĂ©s en cascade, car il a eu le tort de faire de l’agrĂ©ment d’Anticor une question politique, alors que l’agrĂ©ment anticorruption est une procĂ©dure administrative et technique, qui consiste Ă  vĂ©rifier si l’association remplit ou non les critères lĂ©gaux pour ĂŞtre agrĂ©Ă©e. Â»

« Le tribunal administratif sanctionne la rĂ©sistance coupable du Gouvernement, ajoute Vincent Brengarth, l’avocat d’Anticor. Il est impensable qu’il prĂ©fère s’exposer au paiement d’une astreinte plutĂ´t que de rĂ©pondre Ă  la demande d’Anticor. Ce choix est symptomatique du malaise politique autour de ce dossier. Â»

SollicitĂ© par Le Monde, le cabinet de Gabriel Attal n’a pas donnĂ© suite. Depuis qu’Anticor a perdu son agrĂ©ment, Ă  la suite d’un jugement du tribunal administratif en juin 2023, confirmĂ© en novembre, le gouvernement a adoptĂ© une stratĂ©gie du silence.

En dĂ©cembre 2023, alors qu’Elisabeth Borne Ă©tait en partance de Matignon, l’exĂ©cutif n’avait pas rĂ©pondu Ă  la demande d’agrĂ©ment formulĂ©e par Anticor, ce qui Ă©quivalait Ă  un refus implicite. Bis repetita en juillet 2024 avec Gabriel Attal.

Stratégie de la chaise vide

Devant le tribunal administratif, le gouvernement dĂ©missionnaire a optĂ© pour la stratĂ©gie de la chaise vide : le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du gouvernement (SGG) dĂ©missionnaire Ă©tait absent, mercredi, Ă  l’audience. Dans une missive envoyĂ©e lundi au prĂ©sident du tribunal, celui-ci a expliquĂ© que le « premier ministre a bien pris acte de l’ordonnance rendue par les juges des rĂ©fĂ©rĂ©s le 9 aoĂ»t dernier et confirme que l’exĂ©cutif entend naturellement se conformer Ă  cette dĂ©cision juridictionnelle Â». « Compte tenu de l’imminence de la nomination d’un nouveau gouvernement, il est toutefois demandĂ© au tribunal de ne pas prononcer l’astreinte sollicitĂ©e Â», a-t-il rĂ©clamĂ©. En vain.

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