LE FIGARO đ” LâEPR de Flamanville arrĂȘtĂ© : «une erreur humaine» en cause, selon l’ASN
Mercredi soir, le rĂ©acteur a connu son premier arrĂȘt. EDF et lâAutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire se veulent toutefois rassurants sur les raisons de ce contretemps.
Ă peine dĂ©marrĂ©, dĂ©jĂ stoppĂ©. LâEPR de Flamanville est entrĂ© en production mardi aprĂšs-midi. La «divergence», correspondant au dĂ©marrage de la premiĂšre rĂ©action de fission nuclĂ©aire dans le rĂ©acteur, semblait marquer la fin de la malĂ©diction dâun chantier qui cumule 12 annĂ©es de retard pour plus de 10 milliards de surcoĂ»ts. L’Ă©vĂ©nement est historique. Cela fait prĂšs d’un quart de siĂšcle que la France n’a pas mis en route de nouvelle centrale nuclĂ©aire – depuis celle de Civaux. Las, mercredi soir, le rĂ©acteur subissait son premier arrĂȘt.
«Il est normal lors des essais que nous rencontrions des alĂ©as techniques, tout comme il est normal de connaĂźtre des arrĂȘts automatiques de rĂ©acteur lors dâun premier dĂ©marrage. Ils sont traitĂ©s et rĂ©solus par les Ă©quipes», explique EDF. DĂšs lâannonce du dĂ©marrage du rĂ©acteur, EDF avait prĂ©venu : des arrĂȘts Ă©taient Ă craindre. «Nous avons un programme d’essais Ă rĂ©aliser qui peut amener Ă arrĂȘter la production puis la reprendre», prĂ©venait RĂ©gis ClĂ©ment, directeur adjoint de la division production nuclĂ©aire chez EDF. Les autres EPR, en Finlande et en Chine, ont connu plusieurs arrĂȘts lors de leur phase de dĂ©marrage et mĂȘme aprĂšs leur entrĂ©e en production. «Les arrĂȘts automatiques de rĂ©acteurs sont rĂ©guliers», mentionne un proche du dossier.
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Une mauvaise mise en configuration de systĂšmes Ă©lectriques Ă lâorigine de lâarrĂȘt
Selon les premiĂšres analyses d’EDF, toujours «en cours», cet arrĂȘt «pourrait ĂȘtre liĂ© Ă une mise en configuration inappropriĂ©e de l’installation», autrement dit à «un rĂ©glage», a indiquĂ© une porte-parole du groupe. Cette derniĂšre «aurait conduit Ă l’arrĂȘt automatique du rĂ©acteur conformĂ©ment au dispositif prĂ©vu Ă la conception».
Pour l’ASN, l’arrĂȘt automatique fait suite à «une erreur humaine», «le mode opĂ©ratoire de l’intervention» n’ayant pas Ă©tĂ© «strictement respecté». «Une mauvaise mise en configuration des systĂšmes Ă©lectroniques a eu lieu, qui a conduit Ă l’apparition d’un certain nombre d’alarmes» et Ă l’arrĂȘt automatique, a expliquĂ© l’ASN. LâautoritĂ© de sĂ»retĂ© prĂ©cise en outre que «d’un point de vue physique dans le cĆur, les rĂ©actions neutroniques sont restĂ©es en permanence maĂźtrisĂ©es, et aucun alĂ©a physique pouvant conduire Ă un arrĂȘt automatique du rĂ©acteur n’a Ă©tĂ© rencontrĂ© avant l’arrĂȘt automatique prĂ©cité».
D’un point de vue physique dans le cĆur, les rĂ©actions neutroniques sont restĂ©es en permanence maĂźtrisĂ©es, et aucun alĂ©a physique pouvant conduire Ă un arrĂȘt automatique du rĂ©acteur n’a Ă©tĂ© rencontrĂ© avant l’arrĂȘt automatique prĂ©citĂ©
Autorité de sûreté nucléaire
Lâoccurrence de ce type dâarrĂȘts est prise en compte par EDF, dâautant quâelle conditionne le calcul de la durĂ©e du premier cycle de fonctionnement. Lorsque le rĂ©acteur aura fonctionnĂ© pendant dix-huit mois – arrĂȘts non compris donc – le couvercle de la cuve sera remplacĂ© pour rĂ©pondre aux exigences de lâASN. Cette opĂ©ration, qui devrait avoir lieu en 2026, se traduira par un arrĂȘt de lâEPR de Flamanville de plusieurs mois. EDF tient compte de ces Ă©lĂ©ments dans ses prĂ©visions de production dâĂ©lectricitĂ© nuclĂ©aire. Cette annĂ©e, le groupe mise dĂ©sormais sur une production comprise entre 340 et 360 tĂ©rawattheures pour ses seuls rĂ©acteurs français, or Flamanville devrait ĂȘtre raccordĂ© au rĂ©seau (opĂ©ration dite de couplage) dâici la fin de lâautomne, lorsquâil aura atteint 25% de sa puissance.