LE FIGARO 🔵 La rĂ©forme de l’assurance-chĂ´mage de Gabriel Attal enterrĂ©e par le gouvernement Barnier – Shango Media
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LE FIGARO 🔵 La réforme de l’assurance-chômage de Gabriel Attal enterrée par le gouvernement Barnier

Astrid Panosyan-Bouvet, la nouvelle ministre du Travail et de l’Emploi, annonce que les nĂ©gociations reprendront «sur la base de l’accord de novembre 2023».

Un mot d’ordre : rassurer les syndicats. Les nĂ©gociations autour de la rĂ©forme l’assurance-chĂ´mage vont reprendre, «sur la base de l’accord de novembre 2023 qui a Ă©tĂ© votĂ©, acceptĂ©, et signĂ© par trois organisations syndicales et par le patronat» a confirmĂ© Astrid Panosyan-Bouvet, la nouvelle ministre du Travail et de l’Emploi invitĂ©e sur franceinfo ce mercredi matin. Une dĂ©claration dans la droite ligne du discours de politique gĂ©nĂ©ral de Michel Barnier, qui a indiquĂ© mardi que les partenaires sociaux Ă©taient «les mieux placĂ©s pour apporter les solutions». Le premier ministre a ainsi invitĂ© Ă  entamer de nouvelles nĂ©gociations sur le volet de l’assurance-chĂ´mage «dès les prochaines semaines». 

Les nĂ©gociations s’ouvriront donc sur la base de l’accord de 2023, dĂ©fendu par la ministre du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, comme «l’agrĂ©ment le plus large des partenaires sociaux». La rĂ©forme de Gabriel Attal, suspendue le 30 juin, semble donc bel et bien enterrĂ©e. Elle ne pourra ĂŞtre reconsidĂ©rĂ©e que si «les partenaires sociaux ont envie d’y revenir», a assurĂ© Astrid Panosyan-Bouvet.

Une réforme contestée

La rĂ©forme de Gabriel Attal Ă©tait en effet largement contestĂ©e par les syndicats. Le dĂ©cret, qui aurait dĂ» paraĂ®tre le 1er juillet, prĂ©voyait de rĂ©duire Ă  partir du 1er dĂ©cembre la durĂ©e maximale d’indemnisation de 18 Ă  15 mois pour les personnes âgĂ©es de moins de 57 ans. Il aurait Ă©galement fallu avoir travaillĂ© huit mois sur les 20 derniers mois pour ĂŞtre indemnisĂ©, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement. Le gouvernement prĂ©voyait ainsi 3,5 milliards d’Ă©conomies une fois sa montĂ©e en charge rĂ©alisĂ©e.

Si LR s’était montrĂ© divisĂ© quant Ă  ce projet de loi, le RN et le NFP avaient unanimement condamnĂ© la rĂ©forme et promis de l’abroger en cas de victoire aux Ă©lections lĂ©gislatives. Les syndicats, quant Ă  eux eux, avaient mis en garde contre une prĂ©carisation accrue des chĂ´meurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. Les huit confĂ©dĂ©rations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient dĂ©noncĂ© en juin dans un communiquĂ© conjoint «la rĂ©forme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue». Sophie Binet, directrice de la CGT, s’était fĂ©licitĂ©e de la suspension de la rĂ©forme le 30 juin et avait annoncĂ© la couleur auprès de l’AFP : «Il faut maintenant abandonner dĂ©finitivement cette rĂ©forme injuste et violente qui menace de faire basculer dans la pauvretĂ© plus d’un million de travailleurs et de travailleuses.»

L’accord de novembre 2023, qui devrait servir de bases aux nĂ©gociations, semble plus consensuel. Il prĂ©voyait notamment d’abaisser Ă  cinq mois travaillĂ©s l’ouverture des droits au chĂ´mage, tandis que le MEDEF avait obtenu une baisse des cotisations patronales. Ă€ noter cependant que la CGT avait refusĂ© de signer le texte, et que la CFE-CGC, le syndicat des cadres, avait claquĂ© la porte des nĂ©gociations.

D’autres réformes à négocier

Astrid Panosyan-Bouvet recevra en bilatĂ©ral les diffĂ©rents partenaires sociaux Ă  partir de ce jeudi. Avec Ă  la clĂ© un programme de nĂ©gociation chargĂ© : «en parallèle et en complĂ©ment [de l’assurance-chĂ´mage], il faut qu’on travaille sur la question des seniors et de l’amĂ©nagement de la rĂ©forme des retraites», prĂ©cisait la ministre du Travail et de l’Emploi.

Elle a Ă©galement appelĂ© de ses vĹ“ux une rĂ©vision des allègements de cotisations sur les bas salaires, dans la lignĂ©e du rapport des Ă©conomistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer dont la version finale sera prĂ©sentĂ©e ce jeudi. Les allègements de charges patronales sont en effet actuellement les plus Ă©levĂ©s au niveau du Smic, crĂ©ant une «trappe Ă  bas salaires» qui freine leur progression et coĂ»te trop cher aux employeurs. «Quand on est au Smic, pour un employeur, ça lui coĂ»te 500 euros quand il veut augmenter quelqu’un au Smic de 100 euros», a rappelĂ© la ministre. « Il faut faire attention Ă  des mesures trop brusques parce qu’il ne faut pas non plus pĂ©naliser l’emploi Â», a-t-elle cependant prĂ©cisĂ©.

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