LE FIGARO 🔵 Entre chahut imbécile et menace réelle sur la démocratie, jusqu’où ira LFI ? – Shango Media
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LE FIGARO 🔵 Entre chahut imbécile et menace réelle sur la démocratie, jusqu’où ira LFI ?

FIGAROVOX/TRIBUNE – Les députés insoumis ont brandi leur carte d’électeur au début du discours de politique générale de Michel Barnier. Ce happening, censé dénoncer la prétendue illégitimité du gouvernement, est le symbole supplémentaire d’une violence politique érigée en mode d’expression privilégié, analyse la philosophe Renée Fregosi.

Philosophe et politologue. Dernier ouvrage paru : Cinquante nuances de dictature. Tentations et emprises autoritaires en France et ailleurs. Éditions de l’Aube 2023.

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Tandis que le désordre mondial est de plus en plus préoccupant et que la France est « sur une ligne de crête » selon l’expression de Michel Barnier lors de son discours de politique générale du 1er octobre, les députés LFI martèlent, irresponsablement, leurs thématiques obsessionnelles. Dès le début de la prise de parole du premier ministre, les députés insoumis ont manifesté leur hostilité en brandissant leur carte d’électeur. Ce nouveau happening à l’Assemblée nationale reprenait dans le style potache l’antienne de la prétendue illégitimité du gouvernement. Peu importe aux insoumis, le contenu du projet gouvernemental et l’équilibre précaire trouvé par Michel Barnier entre les exigences respectives de la droite et de la gauche.

Car la notion de compromis est totalement étrangère à la logique néo-bolchevique de LFI, de même que le respect des institutions et des individus. Le chahut instauré comme mode d’expression privilégié à l’Assemblée nationale est ainsi le symbole de la violence politique érigée comme méthode par ce mouvement proto-totalitaire. La stratégie de la tension s’organise en effet autant dans les actes que dans les gestes et les paroles. Le terrorisme verbal, les tentatives d’obstruction, le refus du débat, les insultes et les impolitesses mêmes, miment et légitiment la terreur en acte, dans la grande tradition stalinienne de l’avilissement des adversaires politiques considérés comme des ennemis à abattre.

Le ridicule d’attitudes infantiles ou mesquines comme le refus de porter cravate dans l’hémicycle ou de serrer la main de certains élus de la République n’ébranlent certes pas militants et dirigeants de LFI. Sûrs de leur bon droit, justiciers autoproclamés d’un peuple « créolisé » fantasmé, les insoumis affichent imperturbablement une morgue vindicative et agressive « antifasciste ».

Leur combat se mène ainsi à fronts renversés : au nom de l’égalité, c’est l’égalitarisme qui persécute les libertés et s’attaque aux fondements de la culture tandis que la liberté est invoquée contre l’émancipation au nom du multiculturalisme. Tout en se réclamant de la démocratie, la « gauche radicale » s’attaque violemment à elle en mots et en actes. Au nom d’un soi-disant « antisionisme », la violence anti-juive non seulement verbale mais aussi physique est légitimée et un propalestinisme de salon, le kéfié en bandoulière, soutient sans vergogne la revendication meurtrière, d’une « Palestine libre du Jourdain à la Méditerranée » visant à l’éradication d’Israël.

Prenant prétexte de l’hommage rendu à Philippine, Mathilde Panot a donc réclamé à grands cris comme à son habitude, que le même type de révérence soit rendu aux deux Français morts au Liban lors des raids de la riposte israélienne sur les positions du Hezbollah. Ce fut évidemment une nouvelle occasion pour l’antisémitisme LFIste de se manifester. Comme l’a soutenu Jean-Luc Mélenchon sur X, Israël serait en effet coupable de tous les maux et devrait par conséquent être condamnée définitivement. D’après lui, « Après le Liban et le Yémen, Netanyahu entre en guerre avec l’Iran. (…) Netanyahu prolonge toute la région dans la guerre totale. (…) Il a ruiné la paix et le droit à la vie de millions de personnes. À présent se paye pour le monde entier le prix de son impunité ».


La nazification des Juifs est en effet une tactique bien ancrée au sein de la « gauche radicale » rejoignant en cela comme sur bien d’autres points la propagande islamiste.

Renée Fregosi

Toute la mauvaise foi et la perversité langagière des antisémites « de gauche » sont condensées dans ce message. D’abord, pour ne pas être accusé de remettre en cause l’État hébreu, on désigne Benjamin Netanyahou comme le responsable de l’exacerbation actuelle du conflit israélo-iranien. Comme si le premier ministre décidait seul de la stratégie israélienne et qu’il le faisait dans le seul but de rester au pouvoir et d’éviter les poursuites judiciaires à son encontre. Or, si conjoncturellement, l’engagement militaire d’Israël rend peut-être service à Netanyahou, ce sont les attaques des ennemis d’Israël, Hamas, Hezbollah et Houthis, coalisés autour du régime hautement menaçant des mollahs iraniens qui en sont la cause.

Israël n’est d’ailleurs pas en guerre avec « le Liban » mais avec le Hezbollah qui a au demeurant, mis à bas le fragile équilibre démocratique du pays du cèdre. Israël n’est pas davantage en guerre avec « le Yémen » au demeurant fracturé par la sécession meurtrière houthie, mais riposte aux agressions des rebelles. Et Israël ne menace pas l’Iran mais protège son existence même face à la volonté proclamée par la mollahrchie de détruire ladite « entité sioniste ». Israël est tout simplement engagée dans une lutte existentielle, mais comme toujours, Jean-Luc Mélenchon et LFI inversent les rôles : ce ne sont pas les Israéliens qui projettent ce concept nazi de « guerre totale », mais les nazi-islamistes qui cherchent l’élimination totale d’Israël et la « solution finale » pour les Juifs. La nazification des Juifs est en effet une tactique bien ancrée au sein de la « gauche radicale » rejoignant en cela comme sur bien d’autres points la propagande islamiste.

Mais cette logique « révolutionnaire » de LFI est maintenant bien connue. Quant au PS, endogamique et professionnalisé, il persiste dans un lamentable suivisme sous la conduite de médiocres et lâches apparatchiks. Et ce n’est pas avec les vieux chevaux de retour compromis dans sa décadence, qu’il connaîtra le renouveau. La question pendante est donc bien plutôt : entre chahut imbécile et menace réelle sur la démocratie, l’escalade de LFI est-elle irrésistible ? Jusqu’à quand la gauche dans son ensemble suivra cette ligne mortifère, et plus largement, quand cessera cette fiction du « barrage républicain » qui conforte LFI dans son hégémonie à gauche et lui assure une représentation parlementaire excessive ?

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