LE FIGARO 🔵 À Grenoble, ces CRS en première ligne face à la « guerre des gangs »
REPORTAGE – En un mois, sept fusillades sur fond de trafic de drogue ont eu lieu dans l’ancienne capitale du DauphinĂ©. AppelĂ©s en renfort pour faire retomber la fièvre, 25 policiers des nouvelles unitĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans les violences urbaines occupent le terrain chaque soir.
Grenoble
Les uns derrière les autres, quatre fourgons gris, floquĂ©s de l’inscription «Police nationale» s’engagent sur une large avenue de la ville d’Échirolles, dans la banlieue sud de Grenoble. Il est un peu plus de 23 heures en ce lundi de rentrĂ©e scolaire et les lampadaires qui longent les rues n’Ă©clairent que des trottoirs vides. Le cortège avance sans bruit, gyrophares Ă©teints, puis tout s’accĂ©lère Ă l’approche de l’immeuble du Carrare, l’un des principaux points de deal de la ville. L’un des fourgons tourne brusquement Ă gauche. Deux autres s’arrĂŞtent quelques mètres plus loin et plusieurs policiers jaillissent des vĂ©hicules, alors que des cris retentissent dans le quartier. « Ce sont les “choufs”, ils annoncent notre arrivĂ©e », explique le commandant Éric Davoine, en pointant du menton un homme en trottinette qui s’Ă©loigne Ă vive allure. « Quand on se dĂ©ploie sur le terrain, l’objectif, c’est d’avoir un effet de groupe, pour crĂ©er la surprise. Mais en gĂ©nĂ©ral, on est vite…