FRANCE INFO 🔵 REPORTAGE. « On n’est pas lĂ  pour les enrĂ´ler de force » : en Ukraine, les centres de recrutement se multiplient pour mobiliser de nouveaux soldats – Shango Media
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FRANCE INFO 🔵 REPORTAGE. « On n’est pas lĂ  pour les enrĂ´ler de force » : en Ukraine, les centres de recrutement se multiplient pour mobiliser de nouveaux soldats

Alors que l’Ukraine devra recruter près de 400 000 nouveaux soldats cette annĂ©e, des centres de recrutement « nouvelle gĂ©nĂ©ration » ouvrent Ă  travers le pays.

Radio France


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Nataliya, conseillère au centre de recrutement militaire de Lviv, en Ukraine. (CAMILLE MAGNARD / RADIOFRANCE)

En Ukraine, la guerre qui dure oblige le pays à réfléchir à comment recruter toujours plus de soldats. Car les files d’attente vues devant les centres militaires au début de l’invasion russe ne sont plus qu’un souvenir. Une loi destinée à mobiliser des centaines de milliers de soldats est en préparation. Dans l’ouest du pays, à Lviv, un centre de recrutement « nouvelle génération » est installé.

C’est une enfilade de bureaux et d’ordinateurs, dans un bâtiment administratif un peu triste. Halina Psykorska est la responsable de ce centre de recrutement inaugurĂ© en grande pompe, il y a un mois, par le ministre de la DĂ©fense. Près de 27 autres devraient ouvrir Ă  travers le pays. « La raison d’ĂŞtre de ce centre, c’est le constat que la guerre continue et ne va pas finir rapidement. Donc les Ukrainiens doivent comprendre qu’ils seront tous impliquĂ©s, d’une manière ou d’une autre, dans les forces armĂ©es d’Ukraine », assure la responsable de ce centre de recrutement.

L’Ukraine estime qu’elle va devoir recruter environ 400 000 nouveaux soldats cette annĂ©e. Mais alors que la guerre dure depuis deux ans, il n’y a plus foule dans les centres de recrutement gĂ©rĂ©s par les militaires eux-mĂŞmes. Ici, on tente une autre approche : « Quand des candidats qui n’ont pas d’expĂ©rience militaire viennent nous voir, ils sont plus Ă  l’aise car nous sommes des civils qui comprennent leurs besoins. On a les mĂŞmes craintes qu’eux, on n’est pas lĂ  pour les enrĂ´ler de force. »

Près de 300 candidats ont été reçus en un mois, alors que tout se passe sur des plateformes en ligne où sont listés les milliers de postes vacants dans l’armée. Nataliya et là pour accompagner ceux qui hésitent à s’engager.

« Regardez il y a des offres pour des conducteurs de motos, chauffeurs mĂ©caniciens pour les chars. On peut trouver selon votre spĂ©cialisation, vos compĂ©tences… »

Nataliya, une recruteuse de l’armĂ©e ukrainienne

Personnaliser la démarche, miser sur le libre choix et sur les savoir-faire des candidats, c’est en fait tout l’inverse du recrutement militaire habituel.

Ivan, 22 ans, est infirmier et veut s’engager dans les forces mĂ©dicales. Il est homosexuel et voudrait rejoindre une brigade LGBT, mais sa candidature au dĂ©but de la guerre n’avait pas Ă©tĂ© acceptĂ©e : « Dans les centres de recrutement militaire, disons le franchement, on n’est pas bien traitĂ©s. Ici, on te parle normalement, on veut vraiment t’aider. »

Reste Ă  savoir si ce modèle de recrutement idĂ©al peut suffire Ă  combler les besoins humains insatiables de la guerre. Halina et Nataliya dĂ©crivent leur dĂ©marche comme complĂ©mentaire d’une mobilisation plus massive. Sur internet, les vidĂ©os se multiplient oĂą l’on voit de jeunes Ukrainiens embarquĂ©s de force, en pleine rue, par des soldats en uniforme dans des voitures banalisĂ©es.

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