FRANCE INFO 🔵 Record battu en Antarctique : des chercheurs europĂ©ens ont extrait de la glace vieille de plus d’un million d’annĂ©es
Des scientifiques, parmi lesquels des Français, ont forĂ© dans les profondeurs de la calotte glaciaire pour retrouver cette glace contenant des informations cruciales pour connaĂ®tre l’histoire climatique de notre planète. Ils ont ainsi repoussĂ© le prĂ©cĂ©dent record de 400 000 ans.
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Plus on fore profond, plus on remonte dans le temps, raconte l’un des scientifiques de l’équipe de recherche europĂ©enne qui a participĂ© Ă un record : l’extraction de glace vieille d’1,2 million d’annĂ©es. « Avec un carottier, on vient forer la glace en partant de la surface et en descendant de plus en plus profond jusqu’à atteindr le socle rocheux sous-glaciaire qui se trouve Ă l’endroit qu’on a choisi, Ă , Ă peu près, 2 800 mètres de profondeur », dĂ©taille le glaciologue FrĂ©dĂ©ric Parrenin.
Pour atteindre de telles profondeurs il a fallu plus de 200 jours d’opĂ©rations de forages. « Cette carotte est ensuite remontĂ©e en surface, poursuit FrĂ©dĂ©ric Parrenin, et ensuite dĂ©coupĂ©e et analysĂ©e ». Les scientifiques sont restĂ©s mobilisĂ©s pendant quatre Ă©tĂ©s près de la base de recherche Concordia. « C’est un contexte quand mĂŞme un petit peu extrĂŞme au niveau des conditions puisqu’on se trouve quasiment au sommet de la calotte antarctique, raconte le scientifique. Cocordia se trouve Ă plus de 3 200 mètres d’altitude ».
« On y va pendant la saison estivale parce que les températures sont un petit peu plus clémentes mais elles dépassent rarement les -30 degrés. »
Frédéric Parrenin, paléoclimatologueà franceinfo
Des efforts qui ont payĂ© puisque la glace qu’ils ont pu extraire est vieille d’au moins 1,2 million d’annĂ©es. Le prĂ©cĂ©dent record remontait à « seulement » 800 000 ans.
Pour le palĂ©oclimatologue de l’institut des gĂ©osciences de Grenoble, ces Ă©chantillons sont comme un thermomètre de cette pĂ©riode au climat agitĂ©. « Il y a d’autres archives palĂ©oclimatiques, notamment les sĂ©diments marins mais ce que les carottes de glace apportent en plus, c’est qu’elles ont emprisonnĂ© des petites bulles d’air qui sont des Ă©chantillons de l’atmosphère passĂ©e. Il suffit d’analyser ces bulles d’air pour reconstruire la composition de l’atmosphère passĂ©e, par exemple les teneurs en CO2. Une des hypothèses c’est que le CO2 dĂ©jĂ Ă l’époque jouait un rĂ´le sur le climat », explique FrĂ©dĂ©ric Parrenin.
Ces carottes de glace millĂ©naires vont maintenant quitter l’Antarctique, direction les laboratoires europĂ©ens. Elles pourront ainsi nous en apprendre davantage sur le climat d’aujourd’hui.
>> À écouter : Ma vie en Antarctique, un podcast en six épisodes.