FRANCE INFO đ” Pas d’enquĂȘte pĂ©nale contre l’abbĂ© Pierre : « C’est un coup de poignard supplĂ©mentaire pour les victimes », regrette la prĂ©sidente de la ConfĂ©rence des religieux et religieuses de France
La prĂ©sidente de la ConfĂ©rence des religieux et religieuses de France, VĂ©ronique Margron, dĂ©plore la dĂ©cision du parquet de Paris de ne pas ouvrir d’enquĂȘte pĂ©nale sur les accusations d’agressions sexuelles visant l’abbĂ© Pierre, soulignant le prĂ©judice supplĂ©mentaire pour les victimes.
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La dĂ©cision du parquet de Paris de ne pas ouvrir d’enquĂȘte pĂ©nale sur les accusations d’agressions sexuelles visant l’abbĂ© Pierre « est un coup de poignard supplĂ©mentaire pour les victimes », regrette sur mercredi 5 fĂ©vrier, la prĂ©sidente de la ConfĂ©rence des religieux et religieuses de France VĂ©ronique Margron.
« Je la comprends bien, malheureusement », concĂšde-t-elle toutefois. Le parquet de Paris a justifiĂ© sa dĂ©cision par le dĂ©cĂšs, en 2007, de l’abbĂ© Pierre, et la prescription des faits reprochĂ©s (agressions sexuelles et non-dĂ©nonciation de ces agissements). « La question relĂšve dĂ©sormais de l’enquĂȘte historique », rĂ©sume VĂ©ronique Margron.
L’enquĂȘte incombe donc « aux historiens et aux sociologues, en ayant toute la latitude et les moyens de le faire, Ă©videmment, mais cela relĂšve d’un autre champ », estime-t-elle. Elle souligne par consĂ©quent l’importance de la commission d’enquĂȘte indĂ©pendante nommĂ©e par EmmaĂŒs et dirigĂ©e par la sociologue CĂ©line BĂ©raud afin d’une part de « comprendre qui aurait dĂ» dĂ©noncer l’abbĂ© Pierre et ne l’a pas fait », mais aussi de « prendre soin de chaque personne victime qui s’est dĂ©clarĂ©e, de celle qui voudrait ou pourrait se dĂ©clarer aujourd’hui, et de rendre possible un chemin de rĂ©paration pour elle ».
« Je veux comprendre tout ce qui peut ĂȘtre compris », poursuit la prĂ©sidente de la ConfĂ©rence des religieux et religieuses de France. « Comment est-ce possible que cet homme ait sĂ©vi 50 ans ? Quelles ont Ă©tĂ© les Ă©ventuelles complicitĂ©s passives ? Quelles ont Ă©tĂ© les lĂąchetĂ©s ? Les aveuglements qui ont rendu possible une telle impunitĂ© ? Je pense que c’est ça, la question », plaide-t-elle.
Il n’est pas question, selon VĂ©ronique Margron, de « faire de la chasse Ă l’homme », mais plutĂŽt de « faire la clartĂ© sur toutes ces abominations. C’est une façon de rendre justice », estime-t-elle.