FRANCE INFO đ” « Les industriels de l’alcool s’abritent derriĂšre les influenceurs », pour contourner la loi Evin, dĂ©nonce l’association Addictions France
La loi Evin n’encadre pas les contenus publiĂ©s via les rĂ©seaux sociaux. Pour y empĂȘcher la publicitĂ© pour l’alcool, les dĂ©putĂ©s examinent mercredi une proposition de loi. La moitiĂ© des contenus promouvant l’alcool « émanent d’influenceurs », relĂšve Addictions France, qui leur rappelle que ce sont eux qui courent le risque d’ĂȘtre poursuivis.
Publié
Temps de lecture : 1min

Les dĂ©putĂ©s se penchent mercredi 5 fĂ©vrier sur une proposition de loi pour interdire la promotion de l’alcool par les influenceurs, sur les rĂ©seaux sociaux. MĂ©thode utilisĂ©e par les industriels de l’alcool pour contourner la loi Evin et « s’abriter derriĂšre les influenceurs », dĂ©nonce mercredi 5 fĂ©vrier Myriam Savy, prĂ©sidente d’Addictions France sur franceinfo.
AdoptĂ©e en 1991, la loi Evin limite drastiquement la publicitĂ© pour l’alcool, mais n’encadre pas les contenus publiĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux. Or, Addictions France a constatĂ© que « sur des milliers de contenus » faisant la promotion de l’alcool « la moitiĂ© Ă©manaient d’influenceurs ». Ces publicitĂ©s « indirectes » bĂ©nĂ©ficient largement aux marques, poursuit Myriam Savy, « puisque les responsables des contenus, ce sont bien les influenceurs et ce ne sont pas les marques d’alcool ».
Les influenceurs peuvent ĂȘtre « assignĂ©s en justice » pour « un contenu qui n’est pas conforme Ă la loi Evin ». « Une stratĂ©gie » des marques qui se servent des influenceurs comme « paravent », alerte la prĂ©sidente d’Addictions France, qui insiste : « c’est important que les influenceurs en soient conscients, parce qu’ils prennent des risques pour des marques qui sont les premiĂšres bĂ©nĂ©ficiaires de cette publicité ».
Cette promotion permet, aussi, « à la marque d’alcool de bĂ©nĂ©ficier d’une aura auprĂšs des communautĂ©s de ces influenceurs », notamment auprĂšs des jeunes, explique Myriam Savy, qui « vont ĂȘtre plus incitĂ©s Ă consommer de l’alcool quand la publicitĂ© est faite par leurs influenceurs prĂ©fĂ©rĂ©s ». Addictions France milite donc pour « interdire ces publicitĂ©s indirectes ». « La loi doit protĂ©ger les jeunes » aussi « sur les rĂ©seaux sociaux », conclut-elle.