FRANCE INFO 🔵 La France compte 1 672 médecins supplémentaires en 2024, mais souffre encore de grandes disparités selon les départements
A l’exception de timides rebonds en 2018 et 2020, les effectifs de praticiens Ă©taient en baisse depuis 2010 et semblent dĂ©sormais sur un plateau, prĂ©figurant une hausse plus importante Ă partir de 2030.
Publié
Mis Ă jour
Temps de lecture : 2 min
L’ordre des mĂ©decins parle d’un « frĂ©missement » positif. Dans l’Ă©dition 2024 de l’Atlas de la dĂ©mographie mĂ©dicale, publiĂ©e mercredi 2 octobre, l’instance professionnelle a annoncĂ© que la France comptait, en 2024, 1 672 mĂ©decins en activitĂ© rĂ©gulière (hors remplaçants et retraitĂ©s actifs) de plus que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Cela reprĂ©sente une augmentation de 0,8% du nombre de praticiens, qui s’Ă©tablissait Ă 199 089 praticiens au 1er janvier.
Objet de toutes les attentions du fait des difficultĂ©s d’accès aux soins, cet effectif baissait depuis 2010, Ă l’exception de timides rebonds en 2018 et 2020. Il revient aujourd’hui Ă un niveau comparable Ă celui observĂ© en 2014.
A l’Ă©chelle nationale, la densitĂ© mĂ©dicale augmente très lĂ©gèrement : elle passe de 294,7 Ă 296,4 mĂ©decins pour 100 000 habitants. Mais « les inĂ©galitĂ©s territoriales se creusent toujours davantage« , a relevĂ© le docteur Jean-Marcel Mourgues, vice-prĂ©sident du conseil national de l’ordre des mĂ©decins, citĂ© par l’AFP. « Les dĂ©partements qui ont des hĂ´pitaux universitaires, Ă de rares exceptions près, ont tendance Ă augmenter et rajeunir leur population mĂ©dicale », tandis que d’autres, « plutĂ´t en pĂ©riphĂ©rie de rĂ©gion, avec souvent un profil rural et une population âgĂ©e », voient leur population mĂ©dicale « qui continue de vieillir et qui ne se rajeunit pas assez », a-t-il ajoutĂ©.
Selon l’Atlas, les dĂ©partements situĂ©s autour du bassin parisien « sont les moins bien dotĂ©s » : l’Indre compte ainsi 145,9 mĂ©decins pour 100 000 habitants, l’Eure 147,4 et le Cher, 152,2. A l’inverse, les dĂ©partements abritant les grandes villes de France, ainsi que ceux situĂ©s sur le littoral ou aux frontières, prĂ©sentent les plus fortes densitĂ©s : Paris dispose de 697,4 mĂ©decins pour 100 0000 habitants, les Hautes-Alpes en recensent 432,4 et le RhĂ´ne 414.
Si le docteur Jean-Marcel Mourgues se rĂ©jouit d’une baisse de l’âge moyen des professionnels en activitĂ© rĂ©gulière, passĂ© de 48 ans et six mois Ă 48 ans et un mois, il relève toutefois que les besoins de soins augmentent avec l’âge de la population. En termes de densitĂ© mĂ©dicale par personne de plus de 65 ans – celles qui auront le plus besoin de soins a priori –, les situations les plus dĂ©gradĂ©es se trouvent dans l’Indre (514,8 mĂ©decins pour 100 000 habitants de plus de 65 ans), la Creuse (546,5) et la Nièvre (568,4).
Selon le vice-prĂ©sident du conseil national de l’ordre des mĂ©decins, la densitĂ© mĂ©dicale standardisĂ©e se trouve « sur un plateau » qui « devrait rester la marque de la dĂ©cennie 2020 Ă 2030 ». « Après, il est vraisemblable qu’Ă partir de 2030 », cette valeur « augmentera d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement », alors que la France compte aujourd’hui 11 000 Ă©tudiants en deuxième annĂ©e de mĂ©decine, et doit atteindre les 12 000 en 2025.
La dĂ©mographie mĂ©dicale souffre en effet depuis plusieurs annĂ©es des effets du numerus clausus, une politique d’encadrement du nombre d’Ă©tudiants en mĂ©decine commencĂ©e dans les annĂ©es 1970 et qui a connu son pic dans les annĂ©es 1990, avec seulement 3 500 Ă©tudiants formĂ©s chaque annĂ©e. Le quota a Ă©tĂ© desserrĂ© une première fois Ă partir de la fin des annĂ©es 1990, puis supprimĂ© en 2020.