FRANCE INFO 🔵 La Banque de France s’inquiète de la contribution des technologies numĂ©riques Ă  la « panique bancaire » – Shango Media
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FRANCE INFO 🔵 La Banque de France s’inquiète de la contribution des technologies numériques à la « panique bancaire »

La viralitĂ© de l’information partagĂ©e en ligne et le dĂ©veloppement des virements instantanĂ©s sont de nature, selon l’institution française, Ă  favoriser des campagnes massives et rapides de retrait des dĂ©pĂ´ts bancaires.

Radio France


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FRANCE INFO 🔵 La Banque de France s’inquiète de la contribution des technologies numériques à la « panique bancaire »

La confiance est un des principes fondateurs du système bancaire. C’est la foi que vous avez dans la disponibilitĂ© des sommes sur votre compte qui fait que vous n’avez pas votre argent en billets et pièces sous votre matelas, mais dans une banque. Cela fonctionne dès lors que les dĂ©positaires retirent des espèces seulement lorsqu’ils en ont besoin. La hantise des financiers est le phĂ©nomène de bank run ou de « panique bancaire » : lorsque les clients d’une banque dĂ©cident simultanĂ©ment de retirer leurs dĂ©pĂ´ts. Cela conduit Ă  la fragilisation et Ă  la faillite de l’établissement bancaire concernĂ©.

Ce n’est pas que de la théorie puisqu’en mars 2023 aux Etats-Unis, un tel phénomène a touché en Californie la Silicon Valley Bank (SVB). D’autres banques étasuniennes, comme la Silvergate ou la Signature Bank, ont également fermé à cette période. Il aura suffi de quelques jours à peine pour les fragiliser par des retraits massifs suscités par l’inquiétude des épargnants.

Dans une publication de dĂ©cembre 2024, la Banque de France a analysĂ© ces diffĂ©rents cas. Ainsi, le 9 mars 2023, 25% des avoirs des clients de la SVB ont Ă©tĂ© retirĂ©s. Soit 42 milliards de dollars en 24 heures. Elle a fermĂ© le lendemain. Ces volumes s’expliquent, selon les analystes publics, par l’implication des technologies. D’une part la viralitĂ© de l’information par les rĂ©seaux sociaux, conduisant Ă  susciter et Ă  amplifier une mĂ©canique de crainte collective de se retrouver dĂ©pourvu de son argent ; dans le cas de la SVB, la concentration des clients sur un mĂŞme territoire (la Silicon Valley) et leur hyperconnexion aux mĂ©dias en ligne ont sĂ»rement contribuĂ© Ă  gonfler la mobilisation. D’autre part, les dispositifs de virement instantanĂ©s ont facilitĂ© le transfert des fonds. Chacun Ă©tait autonome pour rapatrier ses actifs, sans l’intervention d’un banquier ou la contrainte des horaires d’ouverture d’une agence.

Dans les cas antérieurs de panique bancaire, notamment en 2008, il a fallu 9 jours pour que les retraits mettent en faillite la banque Washington Mutual, contre 24 heures, donc, en 2023 pour la SVB.

Les instances de rĂ©gulation bancaire du secteur comme le ComitĂ© de Bâle ou le Conseil de stabilitĂ© financière du G-20 ont publiĂ© ces derniers mois des analyses stratĂ©giques Ă  ce sujet, caractĂ©risant ce risque d’amplification de la menace via les outils numĂ©riques. Il va leur falloir ĂŞtre convaincant et crĂ©atif pour trouver des solutions de protection. Au risque de voir les Ă©pargnants qui en ont les moyens saupoudrer leurs avoirs entre diffĂ©rentes banques de manière Ă  bĂ©nĂ©ficier de la garantie lĂ©gale des dĂ©pĂ´ts, soit 100 000 euros par banque dans l’Union europĂ©enne, et 250 000 dollars aux Etats-Unis. Un problème de riche, certes, mais pas seulement.

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