FRANCE INFO 🔵 « Affaires sensibles ». Des yakuzas japonais Ă  la mafia corse, cinq ans de traque sur les traces d’ »Impression, soleil levant », le chef-d’Ĺ“uvre de Monet volĂ© au musĂ©e Marmottan en 1985 – Shango Media
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FRANCE INFO 🔵 « Affaires sensibles ». Des yakuzas japonais Ă  la mafia corse, cinq ans de traque sur les traces d' »Impression, soleil levant », le chef-d’Ĺ“uvre de Monet volĂ© au musĂ©e Marmottan en 1985


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FRANCE INFO 🔵 « Affaires sensibles ». Des yakuzas japonais Ă  la mafia corse, cinq ans de traque sur les traces d' »Impression, soleil levant », le chef-d’Ĺ“uvre de Monet volĂ© au musĂ©e Marmottan en 1985

Des yakuzas japonais Ă  la mafia corse, cinq ans de traque rocambolesque sur les traces d' »Impression, soleil levant », le chef-d’Ĺ“uvre de Monet volĂ© au musĂ©e Marmottan en 1985
Des yakuzas japonais Ă  la mafia corse, cinq ans de traque rocambolesque sur les traces d' »Impression, soleil levant », le chef-d’Ĺ“uvre de Monet volĂ© au musĂ©e Marmottan en 1985
(AFFAIRES SENSIBLES / FRANCE 2)

C’est une Ă©popĂ©e aux multiples rebondissements que le magazine « Affaires sensibles » retrace le 12 janvier 2025. Cinq annĂ©es de traque aux quatre coins de la planète, sur les traces de l’une des toiles les plus cĂ©lèbres au monde, dĂ©robĂ©e au musĂ©e Marmottan en 1985. Extrait.

Catastrophe au musĂ©e Marmottan : le 27 octobre 1985, Impression, soleil levant, la cĂ©lèbre vue du port du Havre qui a donnĂ© son nom au mouvement impressionniste, est volĂ©e avec neuf autres toiles cĂ©lèbres… pendant les heures d’ouverture du musĂ©e parisien. En moins de cinq minutes, les voleurs ont maĂ®trisĂ© les gardiens et une quarantaine de visiteurs, avant de prendre la fuite avec leur prĂ©cieux butin, sans laisser le moindre indice.

La police fait face Ă  un mystère, car des tableaux aussi connus sont en principe impossibles Ă  revendre… En un an, ce sont pourtant quatorze trĂ©sors du patrimoine artistique mondial qui ont disparu dans la nature : en 1984, cinq Ĺ“uvres de Corot, le prĂ©curseur de l’impressionnisme, ont Ă©tĂ© dĂ©robĂ©es au musĂ©e de Semur-en-Auxois en Bourgogne. Qui sont les voleurs ? Ont-ils agi sur commande ? Et si oui, de qui ?

De longs mois s’Ă©coulent sans l’ombre d’une piste. Enfin, l’enquĂŞte rebondit de manière inattendue Ă  l’autre bout du monde…

Tokyo, un soir d’avril 1986. Au service culturel de l’ambassade de France, un Ă©trange visiteur sort de sa poche des PolaroĂŻd… de la fameuse toile de Monet. « VoilĂ , dĂ©clare-t-il. Si vous voulez rĂ©cupĂ©rer ça, c’est 500 millions de dollars. » Averties du chantage, les autoritĂ©s françaises cherchent Ă  maintenir le contact, mais l’homme perd rapidement patience. « La prochaine fois, menace-t-il, vous allez rĂ©cupĂ©rer votre tableau, mais il sera dĂ©coupĂ©. » La France rĂ©clame alors l’intervention des autoritĂ©s nippones, qui refusent de coopĂ©rer. Le maĂ®tre chanteur s’Ă©vanouit dans la nature. Mais le chef-d’Ĺ“uvre de Monet se trouve-t-il vraiment au pays… du Soleil levant ?

Au Japon, l’art occidental s’achète alors Ă  prix d’or – un marchĂ© extrĂŞmement lucratif infiltrĂ© par la mafia japonaise. PassĂ©s maĂ®tres dans le trafic d’Ĺ“uvres d’art, les yakuzas seraient-ils Ă  l’origine des vols d’impressionnistes en France ? C’est l’hypothèse dont hĂ©rite la jeune commissaire Mireille Ballestrazzi, qui mène cette enquĂŞte aux ramifications internationales. Après quelques pĂ©ripĂ©ties (impliquant notamment un gang de braqueurs de la banlieue parisienne), l’intervention d’un policier Ă  la rĂ©putation sulfureuse va la rĂ©orienter dĂ©finitivement vers une autre cĂ©lèbre mafia…

Charles Pellegrini est incontournable dans les annĂ©es 70 et 80, quand il dirige la Brigade de rĂ©pression du banditisme. Originaire de Corse, l’ancien commissaire n’hĂ©site pas Ă  jouer la proximitĂ© avec les membres de la criminalitĂ© locale. En 1988, il reçoit un coup de fil de l’un de ses contacts. « Nous dĂ©tenons les Monet, affirme-t-il, exigeant la libĂ©ration de plusieurs gangsters de la redoutable Brise de mer. Sinon, menace-t-il, ces tableaux seront brĂ»lĂ©s place de la Concorde ». 

Des tableaux impressionnistes en Ă©change de la libĂ©ration de criminels corses ? Mireille Ballestrazzi refuse de cĂ©der au chantage, mais va consacrer deux annĂ©es de travail Ă  cette piste corse. Fin 1990, la commissaire a acquis la certitude que les Ĺ“uvres du musĂ©e Marmottan sont bien sur l’Ă®le. Et elle prĂ©pare un grand coup de filet sur le milieu mafieux local. 

Le 4 dĂ©cembre 1990, une cinquantaine de policiers dĂ©barquent en Corse. A Porto-Vecchio, chez deux frères soupçonnĂ©s d’ĂŞtre liĂ©s au vol, l’un d’eux raconte dans cet extrait d' »Affaires sensibles » cette dĂ©couverte au sous-sol de leur maison : « Dans un sac, un jeu de photos PolaroĂŻd reprĂ©sentant les tableaux de Marmottan. »

Ayant fini par obtenir l’adresse de la cache des tableaux, le policier se prĂ©cipite sur les lieux avec ses collègues. Dans l’appartement, vide de tout occupant, « une grande armoire murale avec des portes accordĂ©on. Et lorsqu’on ouvre les portes accordĂ©on, on voit un Ă©norme coffre en bois entièrement vissĂ©, Ă©quipĂ© de poignĂ©es. On sort le coffre en bois, un collègue plonge la main dedans… Et, je m’en souviendrai toujours, confie l’enquĂŞteur encore tout Ă©mu, le premier tableau qui sort : Impression, soleil levant… »

Les policiers ont touchĂ© le jackpot. Toutes les toiles volĂ©es au musĂ©e Marmottan et dont on avait perdu la trace depuis cinq ans sont là… 

Extrait de « Le gang des impressionnistes », Ă  voir le 12 janvier 2025 dans « Affaires sensibles », une coproduction France TĂ©lĂ©visions, France Inter et l’INA, adaptĂ©e d’une Ă©mission de France Inter.

> Les replays des magazines d’info de France TĂ©lĂ©visions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS(Nouvelle fenĂŞtre) (Nouvelle fenĂŞtre)(Nouvelle fenĂŞtre) & Android(Nouvelle fenĂŞtre) (Nouvelle fenĂŞtre)(Nouvelle fenĂŞtre)), rubrique « Magazines ».

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