FRANCE 24 🔵 L’armĂ©e ukrainienne se retire de Vougledar après plus de 2 ans de combats
Les troupes ukrainiennes ont annoncĂ© mercredi se retirer de la ville stratĂ©gique de Vougledar, dans l’est de l’Ukraine, la cĂ©dant aux Russes après deux ans et demi de combats meurtriers.
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C’est une perte qui illustre les difficultĂ©s croissantes que rencontre l’armĂ©e ukrainienne dans l’est de l’Ukraine. Celle-ci a annoncĂ© mercredi 2 octobre se retirer de la localitĂ© de Vougledar, cĂ©dant aux Russes cette ville d’importance militaire et symbolique après deux ans et demi de combats meurtriers.
La conquĂŞte de cette petite ville sonne la fin de la stabilitĂ© de ce secteur de la ligne de front, qui n’avait que peu Ă©voluĂ© depuis deux ans. Elle soulève aussi la question de la soliditĂ© des dĂ©fenses ukrainiennes dans cette zone situĂ©e Ă la jonction des fronts est (rĂ©gions de Lougansk et de Donetsk) et sud (rĂ©gions de Zaporijjia et de Kherson).
Vougledar a aussi une valeur symbolique du fait de la durée de la bataille pour son contrôle et des pertes qui y ont été enregistrées.
Sa chute s’ajoute aux difficultĂ©s des Ukrainiens dans la partie orientale de leur pays, les troupes russes se rapprochant notamment de Pokrovsk, une ville-clĂ© pour la logistique ukrainienne.
« Opération de nettoyage en cours »
« Le Haut commandement a donné son autorisation à la manœuvre de retrait de Vougledar pour permettre de sauver les hommes et les équipements militaires et de prendre de nouvelles positions pour la suite des opérations », a expliqué sur Telegram le groupement de forces Khortytsia, chargé des opérations dans cette zone.
Cette annonce vient confirmer celles de divers sites internet spécialisés analysant les sources ouvertes concernant le conflit ukrainien. Et plusieurs responsables ukrainiens avaient laissé entendre ces dernières semaines que la prise de cette ville était imminente.
Mardi, des images de soldats brandissant le drapeau russe sur le toit de l’administration municipale avaient commencĂ© Ă circuler en ligne.
CĂ´tĂ© russe, un conseiller du dirigeant des forces d’occupation de la rĂ©gion de Donetsk, Ian Gaguine, a confirmĂ© mercredi que les troupes russes Ă©taient Ă Vougledar, tout en faisant preuve de prudence.
« Nos soldats sont dans Vougledar, un drapeau russe a Ă©tĂ© plantĂ© sur le bâtiment de l’administration locale. Cependant, il est prĂ©maturĂ© de parler de prise de la ville », a-t-il dit Ă l’agence de presse d’État russe RIA Novosti. « Il y a encore des unitĂ©s Ă©parses de l’armĂ©e ukrainienne. Une opĂ©ration de nettoyage est en cours et prendra un certain temps », a-t-il ajoutĂ©.
Pilonnage russe quotidien
La Russie tente de prendre Vougledar depuis les premières semaines de son invasion dĂ©clenchĂ©e le 24 fĂ©vrier 2022. Des combats particulièrement sanglants pour les forces russes y ont eu lieu dĂ©but 2023, nombre d’hommes s’Ă©tant lancĂ©s dans des assauts d’infanterie et de chars qui ont Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©s par les dĂ©fenseurs ukrainiens.
La ville, largement dĂ©truite, a Ă©tĂ© bombardĂ©e sans relâche par l’armĂ©e russe. Un petit nombre de civils a refusĂ© de partir, mais ni Kiev ni Moscou ne sont en mesure de dire combien.
En septembre, plusieurs responsables ukrainiens avaient estimé que tenir Vougledar devenait toujours plus difficile, les Russes pilonnant constamment cette zone avec des bombes aériennes guidées très puissantes.
Les Ukrainiens sont sur la dĂ©fensive depuis plus d’un an face Ă des troupes russes mieux Ă©quipĂ©es et plus nombreuses qui grignotent du terrain dans l’est, malgrĂ© de lourdes pertes. Elles sont notamment Ă une dizaine de kilomètres Ă peine de Pokrovsk.
« Priorité numéro un » de Poutine
L’armĂ©e russe n’a pas commentĂ© pour l’instant au sujet de la prise de Vougledar, mais a assurĂ© dans son communiquĂ© quotidien amĂ©liorer ses positions dans le Donbass et s’ĂŞtre emparĂ©e d’une localitĂ© appelĂ©e VerkhnokamianskĂ©.
Le président russe Vladimir Poutine a fait de la conquête du Donbass sa « priorité numéro un ».
L’Ukraine a pour sa part dĂ©clenchĂ©e en aoĂ»t une attaque surprise sur la rĂ©gion russe de Koursk, y avançant sur quelque 1 000 km2. Une humiliation pour le Kremlin, qui voit une partie du territoire russe occupĂ© par une armĂ©e ennemie pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
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Mais cette offensive ne semble pas avoir soulagĂ© les forces ukrainiennes dans l’est, Kiev espĂ©rant que l’armĂ©e russe rĂ©oriente ses efforts vers Koursk.
Par ailleurs, Kiev n’a toujours pas l’autorisation des États-Unis et des EuropĂ©ens de frapper en profondeur les cibles militaires situĂ©es sur le sol russe avec des armes occidentales de longue portĂ©e, un dĂ©savantage tactique et stratĂ©gique.
Les Occidentaux craignent d’entraĂ®ner la Russie dans une escalade, tandis que Vladimir Poutine vient de dĂ©cider de modifier les conditions de recours Ă l’arme nuclĂ©aire pour y inclure des attaques conventionnelles massives menĂ©es sur le territoire russe par un pays non-nuclĂ©aire soutenu par des puissances nuclĂ©aires.
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Avec AFP