FRANCE 24 🔵 Au Venezuela, l’opposition redoute les rĂ©formes constitutionnelles du prĂ©sident Maduro – Shango Media
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FRANCE 24 🔵 Au Venezuela, l’opposition redoute les rĂ©formes constitutionnelles du prĂ©sident Maduro

« Une grande rĂ©forme » pour « embellir » la Constitution du Venezuela. Telle est la promesse formulĂ©e par le prĂ©sident Nicolas Maduro lors de sa prestation de serment, vendredi 10 janvier, pour un troisième mandat dĂ©noncĂ© par l’opposition, qui revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, contraint Ă  l’exil.

Nicolas Maduro a demandĂ© aux dĂ©putĂ©s d' »accĂ©lĂ©rer » l’adoption d’un ensemble de lois destinĂ© Ă  « prĂ©server la paix » après les manifestations contre sa rĂ©Ă©lection fin juillet qui ont fait 28 morts, près de 200 blessĂ©s et ont donnĂ© lieu Ă  plus de 2 400 incarcĂ©rations.

Il a accusĂ© l’opposition d’ĂŞtre responsable des dĂ©cès et dĂ©noncĂ© un complot dirigĂ© par les États-Unis, qui imposent de lourdes sanctions Ă©conomiques au Venezuela pour provoquer la chute de Maduro.

Ali Daniels, directeur de l’ONG « Accès Ă  la Justice », assure que parmi les rĂ©formes constitutionnelles Ă  l’Ă©tude se trouvent l’interdiction pour 60 ans d’exercer des fonctions publiques, l’imposition d’amendes dĂ©passant l’Ă©quivalent d’un million de dollars ou l’autorisation de jugements par contumace. Ils sont, selon Ali Daniels, actuellement interdits par la Constitution.

D’après lui, le paquet de lois en prĂ©paration « aggravera encore » la situation des opposants politiques et fermera les espaces que maintient ouverts, tant bien que mal, la sociĂ©tĂ© civile.

Aux mains du pouvoir, l’AssemblĂ©e nationale a notamment approuvĂ© en novembre une loi qui prĂ©voit des peines de 25 Ă  30 ans de prison pour « toute personne qui promeut, incite Ă , sollicite, invoque, favorise, facilite, soutient ou participe à » l’adoption de sanctions internationales contre le Venezuela.

Le modèle du Nicaragua dans le viseur ? 

« Maduro voulait des Ă©lections Ă  la Hugo Chavez (ex-prĂ©sident de 1999 Ă  2013) portĂ© par la foule » mais « comme ça n’a pas fonctionnĂ©, il a optĂ© pour le modèle de Daniel Ortega, qui consiste Ă  voler une Ă©lection et Ă  persĂ©cuter tous les opposants », a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP Arturo McFields, ancien ambassadeur du Nicaragua auprès de l’Organisation des États amĂ©ricains (OEA).

Daniel Ortega, ancien guĂ©rillero de 79 ans qui a dirigĂ© le Nicaragua dans les annĂ©es 1980 et est redevenu prĂ©sident depuis 2007, a rĂ©formĂ© une douzaine de fois la Constitution pour permettre notamment un nombre illimitĂ© de mandats. Il a Ă©tabli fin novembre un nouveau projet de rĂ©forme constitutionnelle lui donnant, ainsi qu’Ă  son Ă©pouse Rosario Murillo qui deviendra co-prĂ©sidente, le contrĂ´le absolu de tous les leviers de l’État.

Ils sont accusĂ©s par les États-Unis, l’Union europĂ©enne et les pays d’AmĂ©rique latine d’avoir instaurĂ© une autocratie au Nicaragua, oĂą des centaines d’opposants ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s, contraints Ă  l’exil ou dĂ©chus de leur nationalitĂ©, Ă  l’instar d’Arturo McFields.

« Voici le hĂ©ros, voici le rĂ©volutionnaire Nicolas Maduro, voici Chavez, voici Bolivar » (nĂ© au Venezuela et figure emblĂ©matique de l’Ă©mancipation des colonies espagnoles en AmĂ©rique du Sud), s’est exclamĂ© vendredi Ă  Caracas Daniel Ortega, rare chef d’État, avec le prĂ©sident cubain Miguel Diaz-Canel, invitĂ© Ă  la prestation de serment de Maduro, oĂą figurait Ă©galement le prĂ©sident de la Douma russe, Viatcheslav Volodine.

Comme au Nicaragua, le Parlement vĂ©nĂ©zuĂ©lien a adoptĂ© une loi obligeant les organisations non gouvernementales Ă  dĂ©clarer leurs sources de financement, en particulier si les fonds proviennent de l’Ă©tranger. En vertu de cette loi, plus de 5 600 ONG ont dĂ» cesser leurs activitĂ©s au Nicaragua. « Elle formalise la persĂ©cution des organisations de la sociĂ©tĂ© civile », estime Oscar Murillo, coordinateur de l’ONG de dĂ©fense des droits de l’homme Provea.

Figure Ă©galement Ă  l’ordre du jour de l’AssemblĂ©e nationale une « loi contre le fascisme », qui entend interdire les partis politiques promouvant des activitĂ©s fascistes.

« Nous sommes tous contre le fascisme, le problème est que le gouvernement a tendance Ă  qualifier de ‘fascistes’ ses opposants », alerte l’activiste Ali Daniels, qui dĂ©nonce « l’ambiguĂŻté » de ces projets de lois.

Avec AFP

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