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LE MONDE 🔵 Le cas de Marjolaine Meynier-Millefert, députée Renaissance, illustre le flou déontologique de l’Assemblée autour des conflits d’intérêts

Marjolaine Meynier-Millefert (Renaissance), dĂ©putĂ©e de l’Isère, Ă  Paris, le 21 juin 2022.

A l’AssemblĂ©e nationale, les règles qui encadrent les conflits d’intĂ©rĂŞts sont sujettes Ă  interprĂ©tation. Le cas de Marjolaine Meynier-Millefert (Renaissance), dĂ©putĂ©e de la dixième circonscription de l’Isère depuis 2017, vient d’en offrir une dĂ©monstration. L’élue est implicitement visĂ©e dans le rapport d’activitĂ© de l’ancien dĂ©ontologue Christophe Pallez, publiĂ© mercredi 24 mai, comme l’a relevĂ© le site Contexte. Mais selon nos informations son successeur, Jean-Eric Gicquel, tire une interprĂ©tation inverse du cas de la dĂ©putĂ©e. Le premier juge qu’elle occupe des fonctions bĂ©nĂ©voles incompatibles avec son mandat de dĂ©putĂ©e, tandis que le second n’y voit aucun problème.

Vice-prĂ©sidente de la commission du dĂ©veloppement durable et de l’amĂ©nagement du territoire, Marjolaine Meynier-Millefert est active sur les sujets liĂ©s Ă  la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique depuis son premier mandat. Elle a Ă©tĂ© nommĂ©e, en mars 2021, prĂ©sidente de l’Alliance HQE-GBC, une association Ă  but non lucratif, reconnue d’utilitĂ© publique, qui rassemble des professionnels du bâtiment et fait la promotion de la construction durable.

L’Alliance HQE-GBC est officiellement inscrite dans le rĂ©pertoire des reprĂ©sentants d’intĂ©rĂŞts de la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour ses actions de lobbying. Elle dĂ©clarait par exemple en 2021 intervenir auprès du gouvernement pour « participer Ă  la mise Ă  jour des textes rĂ©glementaires liĂ©s Ă  l’utilisation et Ă  la vĂ©rification des donnĂ©es environnementales Â».

Présidente d’une association du secteur de la construction

Dans son rapport, l’ex-dĂ©ontologue Christophe Pallez vise cette situation, sans la nommer explicitement, relevant que le code Ă©lectoral « interdit Ă  tout dĂ©putĂ© d’exercer l’activitĂ© de reprĂ©sentant d’intĂ©rĂŞts Â» pour les lobbys dĂ©clarĂ©s auprès de la HATVP. Selon lui, il en rĂ©sulte que « la prĂ©sidence, mĂŞme bĂ©nĂ©vole, d’une association ayant la qualitĂ© de reprĂ©sentant d’intĂ©rĂŞts paraĂ®t incompatible avec le mandat parlementaire Â».

Son analyse n’a pas de conséquence directe, car l’appréciation des incompatibilités d’activités relève de la délégation de l’Assemblée chargée de l’application du statut de député. Jusqu’ici, l’instance, présidée par l’élue Caroline Fiat (La France insoumise), n’a pas demandé à Marjolaine Meynier-Millefert de renoncer à la présidence de l’Alliance HQE-GBC.

L’ancien dĂ©ontologue estime en revanche que, mĂŞme dans le cas oĂą une telle fonction serait jugĂ©e compatible avec le mandat parlementaire, l’élue concernĂ©e devrait « privilĂ©gier le dĂ©port Â» lors de travaux parlementaires « susceptibles d’interfĂ©rer avec les intĂ©rĂŞts de l’association en cause et de ses adhĂ©rents Â». Or, Marjolaine Meynier-Millefert a Ă©tĂ© nommĂ©e en mars corapporteuse d’une mission sur la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bâtiments.

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