CAPITAL 🔵 Pourquoi le prix de votre complémentaire santé risque (encore) d’augmenter
Les tarifs des mutuelles pourraient encore être revus à la hausse. En cause ? Une éventuelle revue à la baisse de la part prise en charge par la Sécurité sociale aux dépens des complémentaires santé.
© Natalia Gdovskaia/Getty Images
– Les tarfis des complĂ©mentaires santĂ© pourraient encore augmenter en 2025.
Ça chauffe pour le porte-monnaie. En 2024, déjà , le prix des complémentaires santé a progressé de 8,1%, selon un rapport sénatorial publié le 24 septembre. Cette hausse pourrait se poursuivre l’année prochaine. Selon les estimations du cabinet spécialisé Addactis, basées sur une enquête menée auprès d’une vingtaine de mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs, les tarifs pourraient augmenter de 5,5% à 9,5% pour les contrats collectifs souscrits notamment par les entreprises, et de 4,5% et 8,5% pour les contrats individuels en 2025. Pour les sénateurs ayant rédigé le rapport, les hausses pratiquées en 2024 sont «sans commune mesure» avec les besoins réels. Le rapporteur de l’étude, le sénateur Xavier Iacovelli, recommande de «rester attentif aux bilans financiers des complémentaires santé sur les années à venir afin de vérifier le caractère strictement proportionné des augmentations de cotisations aux hausses de prestations».
Selon le rapport, l’augmentation des cotisations des complémentaires santé est d’abord liée à «la progression de leurs charges, principalement déterminées par l’évolution des dépenses de santé par habitant». Le vieillissement de la population est notamment en cause mais cela est aussi lié «à la ventilation de la prise en charge des dépenses de santé entre l’assurance maladie obligatoire, les complémentaires santé et les ménages».
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Vers une baisse des frais de consultation pris en charge par la Sécurité sociale ?
Face Ă l’augmentation du dĂ©ficit de la SĂ©curitĂ© sociale, qui pourrait atteindre 17 milliards d’euros d’ici 2027 selon un rapport de la Cour des comptes Ă©voquant une «perte de maĂ®trise», l’État opte parfois pour une rĂ©vision des modalitĂ©s de remboursement des consultations mĂ©dicales. En 2023, il a par exemple Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de revoir Ă la hausse la part remboursĂ©e par les complĂ©mentaires santĂ© lors d’une consultation dentaire. La part de la facture censĂ©e ĂŞtre payĂ©e par le patient mais remboursĂ©e le plus souvent par les mutuelles – c’est le «ticket modĂ©rateur» – est passĂ©e de 30 Ă 40% pour un rendez-vous chez le dentiste. Les organismes complĂ©mentaires d’assurance maladie (OCAM) estiment ce surcoĂ»t entre 350 et 500 millions d’euros, rapporte l’étude sĂ©natoriale. Selon la direction de la SĂ©curitĂ© sociale, «de nouveaux transferts pourraient ĂŞtre nĂ©cessaires». D’après Les Echos, le gouvernement pourrait notamment choisir d’augmenter le ticket modĂ©rateur des consultations mĂ©dicales pour le faire Ă©voluer de 30 % Ă 40%. Cette mesure pourrait gĂ©nĂ©rer plus d’un milliard d’euros pour la SĂ©curitĂ© sociale.
En parallèle, le prix des consultations médicales devrait prochainement passer de 26,50 euros à 30 euros à la demande de certains syndicats. Les sénateurs estiment que cette mesure devrait «alourdir les charges des complémentaires santé de 200 millions d’euros supplémentaires en année pleine». Par ailleurs, les tarifs évoluent aussi chez certains spécialistes : la consultation des gynécologues médicaux passe de 31,50 euros à 40 euros, la consultation chez le psychiatre est revalorisée à 57 euros et le dépistage du mélanome chez le dermatologue passe de 47,50 euros à 60 euros. Les sénateurs prévoient une augmentation des dépenses des complémentaires santé «de 100 millions d’euros» supplémentaires.
Face Ă la hausse des tarifs des mutuelles, Eric Chenut, le prĂ©sident de la MutualitĂ© français estime qu’il faut «que le contrat responsable et solidaire revienne Ă son but d’origine, qui Ă©tait de rendre accessibles» les soins essentiels. Pour lui, «la première chose, ça serait d’arrĂŞter d’ajouter des choses dans le panier» de soins, rapporte l’AFP. Les sĂ©nateurs eux aussi se dressent contre des «garanties toujours plus couvrantes pour des frais d’ostĂ©opathie, de naturopathie, ou de sophrologie» avec des forfaits qui «instaurent une logique de crĂ©dits incitant Ă la consommation». Pour eux, la couverture de ces prestations devrait ĂŞtre «optionnelle» et «sortie du contrat responsable afin de baisser le coĂ»t de la complĂ©mentaire santĂ© pour les assurĂ©s qui n’y recourent pas». Dans le rapport, les sĂ©nateurs notent aussi une «anticipation imparfaite de l’ampleur des mesures nouvelles Ă financer» qui pourrait expliquer une hausse des tarifs des complĂ©mentaires santĂ©. Ils mentionnent aussi «un mouvement d’intensification de la pression fiscale».
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